Décharge de St Jean de Libron: Face aux risques et aux dérives de l’exploitant, l’Etat assure-t’il correctement son rôle de police ?

Les directives européennes préconisent depuis plus 20 ans de ne pas enfouir de déchets fermentescibles en décharge afin de limiter les pollutions atmosphériques par la production de biogaz et la pollution des eaux par la production de lixiviat.

Le droit Français depuis 10 ans précise bien que seuls les déchets ultimes sont autorisés et le caractère polluant ou dangereux doit être réduit, ce qui sous-entend que tout déchet putrescible si non valorisé doit être à minima stabilisé (être arrivé au bout de son processus de fermentation) avant d’être enfoui en décharge, particulièrement à St Jean de Libron compte tenue de la proximité d’ habitations et du fait qu’il est impossible de capté la totalité des biogaz et autres gaz toxique de décharge.

Pourtant ces 10 dernière années la CABM a fait exactement l’inverse en toute impunité. Ces actes ont des conséquences pour les décennies à venir et sont d’autant plus grave que des riverains habitent à proximité sous les vents dominants mais également par la présence d’une importante ressource en eau potable, la nappe Astienne. Ces deux éléments (riverains sous les vents dominant et présence de la nappe Astienne) ont été minimisé voir délibérément nié lors de l’étude d’impact de 2015 réalisé par Antéa Group.

1/ la pollution de l’air

Nous venons de démontrer dans l’article précédent, que les autorités malgré les alertes depuis des années ont laissé se développer une pollution de l’air conséquente. Mieux par leur autorisation d’enfouir des déchets bruts, les autorités ont favorisé cette pollution. Les autorités n’agiront que très tardivement ce qui provoquera un gazage des riverains par du biogaz de décharge qui est plus toxique que le biogaz agricole. Malheureusement face à ces manquements, pour les 20 ans à venir cette décharge va produire beaucoup de biogaz à l’encontre des préconisations de l’Europe et du droit Français.

Y-a-t’il eu une tentative de dissimulation de ce risque de gazage des riverains de la part de la CABM ?

Dès l’étude d’impact de 2015, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer une étude d’impact de complaisance. Effectivement, dans l’étude d’impact, plus précisément dans le résumé non technique, le chapitre qui traitait de la qualité de l’air et des odeurs était tout simplement hallucinant. Il ne parlait que du quartier situé au Nord de la décharge celui non exposé au vent dominant et ignorait celui existant au Sud, Sud Est (Montimas) exposé lui au vent dominant. De plus l’auteur évoque la possibilité d’odeur ponctuelle de la torchère alors qu’a présent nous avons 2 torchères qui brûlent 24h/24h. La conclusion sera donc très favorable « L’enjeu lié à la qualité de l’air et les odeurs est jugé comme faible ».

Curieusement, le rapport annuel de 2019 d’Atmo Occitanie évoque exactement l’inverse de ce qui est écrit dans l’étude d’impact de 2015.

Pourtant l’étude d’impact, dans la version de janvier 2015, traitant techniquement du dossier, l’auteur reconnait:

  • Qu’il est impossible de capter l’intégralité du biogaz
  • Qu’il va y avoir un impact sur la quantité du biogaz produit en raison de l’augmentation du volume total de déchets stockés.
  • La nécessité d’un suivi et d’un entretien du réseau pour garantir l’efficacité sur le long terme et pourtant l’entretien fera cruellement défaut.

  • Reconnaîtra l’existence d’une partie seulement du quartier de Montimas proche de la décharge mais sans préciser qu’il est situé sous les vents dominants. C’est curieux non ?

La réalité du quartier de Montimas c’est plutôt l’image satellite ci dessous, une urbanisation certes diffuse mais bien réel sous le vent dominant.

2/ Les eaux souterraines, 20 ans de bizarreries.

21/ Des avis d’experts très divergents :

Pour commencer il est important de rappeler qu’en 1998 un commissaire enquêteur, hydrogéologue de formation, avait remis un avis défavorable à cette décharge notamment pour un risque de pollution des nappes d’eaux souterraines.

Enquête publique de 1998

Il ressort de l’analyse du commissaire enquêteur Lucien Bousteyak: que les eaux polluées superficielles vont se diriger vers le Libron. De plus, d’après l’unique sondage en profondeur réalisé par la SORE en 1997, il évoquera également un risque pour la nappe Astienne notamment du fait de la présence de bancs de grés.

Compte rendu de la SORE 1997 sondage profond

Nous allons reparler de ce sondage profond car nous allons voir que chaque expert l’interprète de manière différente.

A commencer par Philippe Crochet Hydrogéologue agréé qui en 2000 a pour mission de mettre en place un réseau piézométrique. La préfecture n’a pas tenue compte de la l’avis défavorable du commissaire enquêteur de 1998 et semble vouloir assurer ses arrières en mettant en place un réseau piézométrique, sauf que nous allons voir que 20 ans plus tard ce réseaux n’est toujours pas fonctionnel.

Extrait 24

Extrait 25

A noter que sa conclusion: « on peut donc considérer qu’il n’y a pas de relation hydraulique sur le secteur entre la nappe superficielle et la nappe de l’Astien » contredit la conclusion de Lucien Bousteyak. C’est cette conclusion qui sera utilisée pour chaque demande d’autorisation d’exploitation, la conclusion de Lucien Bousteyak passera alors sous silence.

Comme par exemple avec l’étude d’impact de 2015 réalisé par Antéa Group il n’y aura que la conclusion de Philippe Crochet.

Ci dessous, des extraits de l’étude d’impact de 2015 dans sa version technique au sujet des eaux souterraines.

extrait 26 de l’étude d’impact de 2015

extrait 27 de l’étude d’impact de 2015

Curieusement contrairement aux autres hydrogéologues qui n’ont jamais nié l’existence sous la décharge de la nappe Astienne, Antéa Group va systématiquement insister sur son absence sous l’ISDND.

  • A commencer par les sondages de la SORE peu profonds (35m) de 1995 pour lesquels Antéa Group présentera cette phrase « la nappe des sables Astiens n’a pas été trouvée ». Ce qui est absolument normal l’Astien étant plus profond. A noter que ces sondages démontrent la présence de beaucoup de sable.
  • Ensuite, pour l’unique sondage profond de la SORE en 1997 Antéa Group reprend l’avis de l’hydrogéologue de 2000, mot pour mot, sauf pour la phrase des sables Astiens « 48 à 59 m : sables fins de couleur grise du Pliocène marin de faible perméabilité » Antéa Group coupera l’indice de vitesse d’infiltration. (voir extrait 24 et 26)

A noter que lors des travaux de sondage dans le compte rendu d’origine de la SORE, l’Astien était évoqué sous la forme interrogative.

extrait 28

  • et enfin Antéa group va présenter une vieille carte qui situait le CET (ancienne appellation: Centre d’enfouissement technique) qui montre que l’ISDND n’est pas sur la nappe Astienne. Alors qu’une carte plus récente tirée d’un rapport du SMETA de 2007 montre bien que l’ISDND (placé en bleu ci-dessous) est situé au-dessus de la nappe Astienne.
carte plus récente tirée d’un document du SMETA de 2007

Ci dessus deux cartes présentées par Antéa Group dans l’étude d’impact de 2015 qui laissent croire que la nappe Astienne n’est pas sous la décharge.

Que pensez de ces différents points de vues? sont ils objectifs ou dangereusement orientés en faveur du projet de l’exploitant (la CABM) ? L’étude d’impact d’Antéa Group ne s’apparente t’elle pas à un faux sanctionnable en droit pénal ? (vis a vis de la minimisation des risques de pollution de l’air vis à vis des riverains mais aussi en niant l’existence de la nappe Astienne sous la décharge, une eau naturellement potable)

22/Mise en place d’un réseau piézométrique.

Que dit la loi:

Dans son étude en 2000, Philippe Crochet l’hydrogéologue mandaté pour la mise en place de ce réseau de piézomètre nous apprend que :

  • d’après les niveaux piézométriques, l’écoulement superficiel se ferait vers le Nord-Ouest.
  • d’après les travaux de Anne Laurent l’écoulement de l’Astien se ferait vers de Sud ou le Sud-Est

Philippe crochet décidera donc:

Lors ses recherches documentaires; il considère d’après l’observation des niveaux piézométriques dans des puits que le sens d’écoulement de l’aquifère superficielle serait vers le Nord Ouest. Mais prudent, il décidera de surveiller tout le Nord de la décharge en faisant réaliser 4 piézomètres en aval afin de bien cerner la situation. Curieusement en 20 ans c’est précisément au Nord-Ouest que nous n’aurons jamais aucune donnée publique d’un piézomètre au nord Ouest pourtant demandé par cet hydrogéologue agréé. Curieux non ?

Par contre pour la nappe Astienne, curieusement il pratique l’inverse. Alors que ses recherches documentaires évoquaient un écoulement de la nappe Astienne vers le Sud ou Sud Est, il décide de ne réaliser qu’un piézomètre en Sud Est. Le Sud est ignoré, pourquoi? Aurait-il peur au Sud proche des déchets enfouis sans protection particulière depuis plus de 20 ans, de se retrouver face à des anomalies de qualité de l’eau ? La nappe Astienne ne serait elle pas si bien protégée qu’il ne le prétend ? Sachant qu’aujourd’hui d’après le SMETA (syndicat de l’Astien) l’écoulement sous la décharge se ferait vers le Sud.

Ci-dessous un résumé de ses préconisations :

Immédiatement en regardant cette carte ci dessus de positionnement des piézomètres, un élément nous choque. Le piézomètre B, censé représenter l’amont de la nappe superficielle avec un forage à 20 m de profondeur maximale, est peu crédible. Effectivement du fait du dénivelé de plus de 30 m entre le piézomètre amont (PZ B, 68 m au-dessus du niveau de la mer) et les piézomètres avals ( environ 35 m au-dessus du niveau de la mer). Un forage de plus de 50 mètres serait nécessaire pour correspondre à la nappe captée en aval (PZ C-D-E-F). Mais alors nous nous rapprocherions dangereusement de la nappe Astienne?

Rien de mieux qu’un schéma pour bien comprendre (Pz B = PZ2 et PZD= PZ4)

Sachant qu’avec la nouvelle étude hydrogéologique de novembre 2019, nous avons appris que le PZ B ou Pz2 a été approfondi en 2012 jusqu’à 60m, donc à quelques mètres prés (5 à 10m) il recouperait la nappe Astienne. Le doute est particulièrement élevés compte tenu que l’expert en charge de cette étude n’a pas mesuré la profondeur du piézomètre PZ B (qui est devenu PZ 2).

Cliquez ici pour consulter l’étude hydrogeo cabm Libron-nov 2019

Comme on peut voir dans le tableau ci-dessus, l’expert d’Antéa group, chargé de cette étude, a inscrit « non mesurable » dans les cases profondeur de PZ2 et PZ4. Pourquoi ? seraient-ils plus profonds qu’annoncé et donc recouperaient la nappe Astienne ? Cet expert chercherait il à dissimuler la vérité?

La réponse se trouve dans le compte rendu d’activité de 2018 avec un rapport de suivi des eaux souterraines, réalisé par la société Serpol.

La réponse est donc oui ils sont plus profonds qu’officiellement annoncé. Le PZ2 (68m) capte donc bien la nappe Astienne et PZ4 (23,4 m) est plus profond que initialement prévu (20 m) et capte sans doute la nappe Astienne.

Face à cela une question se pose, et si finalement tous les piézomètres correspondaient à la nappe Astienne ? Si la réponse est oui, et particulièrement pour le PZ 4, qui depuis 20 ans, démontre d’importantes pollutions, ce serait un crime envers l’environnement et l’utilité publique de cette nappe. Les autorités étaient-elles informées (DREAL et préfecture) ? Ces hypothèses expliqueraient beaucoup de chose, comme:

  • pourquoi notre sous préfet ne répond pas à la demande de faire venir un hydrogéologue en Commission de Suivi de Site ?
  • pourquoi le puit de St Jean de Libron arrive à alimenter sans problème plusieurs habitations alors que soit disant la nappe superficielle est peu exploitable ?
  • pourquoi sur le PZC il y a un système de pompage agricole alors que la nappe superficielle est soit disant peu exploitable ?
  • Pourquoi le PZC a-t-il été écarté du réseau piézométrique alors qu’à l’évidence, il fonctionne très bien ? (présence d’une station de pompage agricole) Était il très pollué ? Aucune donnée depuis 20 ans alors qu’il existe encore d’après l’expertise hydrogéologique de Antéa Group . C’est troublant !
  • Pourquoi alors que l’hydrogéologue agréé en 2000 avait préconisé 6 piézomètres, il y en en finalement que 5 ?
  • Pourquoi l’étude de l’hydrogéologue agréé en 2000 fait mention d’un écoulement des eaux superficielles vers le Nord Ouest et donc la mise en place d’un piézomètre (PZF) qui ne donnera finalement jamais de résultat et sera rebouché sans être remplacé. C’est intrigant !
  • Pourquoi pendant 10 ans et plus, seul 3 piézomètres sur 6 étaient opérationnels alors qu ‘un commissaire enquêteur avait remis un avis défavorable à cette décharge en 1998 pour un risque de pollution de la nappe Astienne?
  • Pourquoi aucun compte rendu de travaux de forage n’est disponible , pas de coupes techniques ni lithologie alors que c’est une base indispensable pour la mise en place et l’interprétation d’un réseau piézométrique?
  • Pourquoi nous n’avons pas d’analyse des chlorures dans les lixiviats alors que c’est demandé dans l’arrêté d’autorisation de 2018 ? Cela fait deux ans que nous le demandons aux autorités.
  • Pourquoi malgré la demande aux autorités, il n’y a pas d’investigation supplémentaire vis à vis des chlorures dans le PZ 4 ?

Un élément évident apparaît, c’est qu’il manque énormément de données pour avoir un suivi piézométrique satisfaisant. Pour information, l’ISDND de Vendres (34) a 13 piézomètres pour le suivi des eaux car c’est une zone natura 2000.

Ici, ce n’est que la nappe Astienne qui sert à l’eau potable à de nombreuses communes. Alors est il normal qu’il n’y ai que 5 piézomètres contre 6 officiellement demandé par l’hydrogéologue agréé Philippe Crochet? Et encore pas tous les ans comme en 2019 ou nous n’avons aucune information sur le puits de St Jean de Libron. A quoi jouent la CABM, la préfecture et la DREAL ?

Ici pas de lithologie des piézomètres, ce qui laisse entrevoir un manque de transparence évident.

Mieux, le nouvel arrêté d’autorisation de 2018 va alléger la fréquence des analyses en les faisant passer de 4/an à 2/an. L’exploitant en profitera pour n’en faire que 1/an en 2018 et 2019 et les autorités laisseront faire dans l’impunité totale, cela rend ce réseau de piézomètres encore plus difficile à interpréter pour ne pas dire, le rendre obsolète. La CABM et les autorités chercheraient elles à rendre ce réseaux de piézomètres inexploitable ?

Face à ce manque cruel d’information, actuellement les hydrogéologues se contredisent tous les uns les autres.

Alors avec le peu d’information en notre possession nous allons faire notre propre analyse de la situation:

Tout d’abord il faut observer le niveau de l’eau dans les piézomètres par rapport au niveau de la mer (NGF) pour pouvoir les comparer les uns aux autres.

Pour commencer, un relevé piezométrique de 2019 ( il faut regarder la cote relative de la nappe)

Ensuite nous pouvons également mettre à nouveau ce tableau où il faut regarder la côte piézométrique

Nous pouvons également voir ce graphique extrait de l’étude d’impact de 2015

Sur ce dernier graphique, nous pouvons observer une bizarrerie. Effectivement, dans l’étude hydrogéologique de novembre 2019, nous avons appris que le piézomètre Pz2 avait été approfondi en 2012, jusqu’à 60 m, car il était sec à 20 m. Sauf que nous voyons sur ce graphique que le 01/06/2010 il montrait déjà un niveau d’eau de 23-24 m NGF avec une tête de puits à 69 m NGF. Alors pourquoi aucun résultat d’analyse n’a été disponible avant 2012 ? Les résultats étaient ils très mauvais ?

Revenons à nos niveaux d’eau dans les piézomètres. Nous voyons que PZ1 creusé à 80 m pour représenter l’aval de la nappe Astienne, a un niveau d’eau plus élevé que PZ3, PZ4 et le puits de St Jean de Libron censés eux, représenter l’aval d’une nappe superficielle. Il nous semble clairement que ces piézomètres, avec un niveau inférieur à PZ1 représentent la même nappe sans doute la nappe Astienne (un simple sondage un peu plus profond avec sa lithologie pourrait nous le confirmer).

Cependant, bien que creusé profondément cette cote du niveau d’eau de PZ1 n’est pas cohérente avec la nappe Astienne, car nous savons que la nappe Astienne s’écoule et s’enfonce de plus en plus profondément vers le sud (voir ci dessous des documents issus du SMETA, l’ISDND y a été ajouté pour une meilleur compréhension).

Ci-dessus, nous voyons bien que l’ISDND est situé entre une cote de 31.39m NGF au nord et une de 6,36 m NGF au sud donc avec des cotes sur l’ISDND allant de 23 à 27 m NGF nous sommes parfaitement cohérent avec la nappe Astienne. Seul PZ1 avec 30 m 31 m NGF pose question.

Donc pour nous, ce piézomètre PZ1 montre un niveau d’eau atypique pour la nappe Astienne (environ 31m NGF) difficilement explicable en l’absence de lithologie, car il devrait être inférieur au niveau des piézomètres situés au nord dans la vallée du Libron (PZ3,PZ4 et puits de St Jean de Libron) compte tenu que les eaux de la nappe Astienne se dirigent vers le Sud, de plus en plus profondément.

Par-contre PZ2 avec son niveau d’environ 23 m est lui plus cohérent vis à vis de la nappe Astienne car son niveau est plus bas que PZ3, PZ4 et le puits de St Jean de Libron. Donc ce piézomètre censé représenter l’amont d’une hypothétique nappe superficielle représente finalement l’aval de la nappe Astienne et montre des taux de chlorure anormalement élevés pour la nappe Astienne qui en moyenne est au alentour de 60 à 90 mg/l. Ce piézomètre dépasse les 200 mg/l de chlorure. A noter que l’expert d’Antéa Group propose de reboucher ce piézomètre (PZ2) pour le refaire comme initialement prévu par l’hydrogéologue agréé de 2000 en le creusant à 20 m même si il est sec. Que penser d’une t’elle expertise ? Pour nous, cette société Antéa Group ne cesse de donner des conclusions non objectives en faveur de l’exploitant, les autorités semblent apprécier ce genre de manœuvres et laissent faire.

Le 05/08/2020 un forage sur la nappe Astienne à 400 m au sud de l’ISDND a été contrôlé par le SMETA (syndicat de l’Astien). Il ressort que les chlorures avoisinent les 100 mg/l alors qu’à 4km au Nord Est de la décharge donc en amont, le forage de la Baume touché parfois par des pollutions agricole (nitrate et pesticide voir tableau ci dessous) lui a des chlorures autour de 70 mg/l (de 1997 à 2008 source: ARS). Donc pour les chlorures, l’agriculture a bon dos, il semble bien que c’est la décharge qui pollue la nappe Astienne aussi bien au Nord qu’au Sud de la décharge. Dommage que les chlorures de vinyle n’aient pas été analysées, cela aurait permis d’éclaircir la provenance de ces chlorures.

A noter que lors de cette analyse par le SMETA à 400 m au sud de la déchage, les nitrates étaient anormalement élevés pour la nappe Astienne, 21.3mg/l au lieu 0 à 6 mg/l. Avant d’incriminer une nouvelle fois l’agriculture, il est intéressant d’observer les taux de chlorure les 23 et 24 octobre 2018 réalisé par la société SERPOL sur la décharge (PZ1 26,9 mg/l de nitrate 400 m en amont du forage contrôlé par le SMETA) . Dans l’ordre PZ1, PZ2,PZ3,PZ4 puis le seuil réglementaire à ne pas dépasser pour l’eau potable.

PZ1 26,9 mg/l alors qu’il y a extrêmement peu de champs agricoles en amont au Nord (voir carte de situation des piézomètres ci-dessous) et pour PZ3 64,5 mg/l ce qui est bien au-dessus des seuils réglementaires pour l’eau potable.

Lors de sa campagne d’analyse du 23 et 24 octobre 2018 la société SERPOL fera cette conclusion:

Comme nous venons de voir ci dessus il fallait également ajouter les nitrates aux paramètres de dépassements réglementaires de comparaison pour l’eau potable en plus de la conductivité, fer, manganèse, chlorure et bactéries mais l’auteur a aussi oublié le COT (voir ci dessous).

Quel cocktail de polluants qui va directement dans une nappe d’eau potable si il s’agit bien de l’Astien! Cela serait scandaleux et les autorités ferment les yeux là-dessus, depuis déjà 20 ans. Alors que les enjeux du SAGE de l’astien (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) sont entre autre de maintenir un état chimique de la nappe astienne compatible à l’alimentation en eau potable.

A l’évidence la CABM bénéficie de passe droits de la part des autorités depuis longtemps déjà…

Mais au fait, comme vu précédemment, si l’écoulement de la nappe Astienne se fait vers le Sud, pourquoi le Nord de la décharge est il aussi pollué ? C’est Lucien Bousteyak, le commissaire enquêteur qui avait remis un avis défavorable en 1998 qui nous apporte la réponse (voir son commentaire ci dessous).

Voilà, actuellement l’écoulement des eaux superficielles et souterraines peu profondes se fait très clairement vers le piezomètre 4, sauf lors de grosses pluies, ou dans ce cas, une parti de la pollution se retrouve dans le ruisseau, c’est alors le piézomètre 3 qui est touché (voir ci dessous, vert PZ4, Bleu PZ3 et Bleu PZ2 graphique issu du rapport d’activité de 2019). On peut y constater que l’exploitant sur 2018 et 2019 ne fait plus qu’une analyse par an . Pourquoi? C’est non conforme à la réglementation. Les autorités laissent-elles faire ? Pour le puit du domaine de St Jean de Libron aucune analyse pour 2019. De mieux en mieux.

Régulièrement il est fait allusion de la présence de 2 aquifères (nappes), un superficiel et un profond, l’Astien. L’Astien est bien présent en profondeur mais la nappe superficielle est plus discutable car à l’évidence d’après l’étude d’impact de 1997 jusqu’à 35 m il s’agirait plus de lentilles sableuse permettant parfois l’exploitation de quelques puits sur le plateau de Montimas. Mais le niveau d’eau de ces puits ne dégagent pas une surface piézométrique pouvant être assimilé a une nappe.

Nous pensons donc que ces lentilles sableuses superficielles sur le plateau de Montimas s’écoulent effectivement avec la pente dans la vallée du Libron pour rejoindre une nappe peu profonde qui est tout simplement la nappe Astienne. Ceci n’a pas été mis en évidence lors des études d’impact. C’est exactement ce que reprochait Mr Lucien Bousteyak, le commissaire enquêteur en 1998 qui dans sa conclusion ou il a émis un avis défavorable, dénonçait :  » la pollution du site n’a pas été suffisamment analysée pour constater qu’il y a danger. Ces risques auraient pu être appréhendés par une sérieuse étude hydrogéologique du secteur et son environnement. On s’est restreint à étudier le site seul. « 

Alors à présent, nous comprenons mieux pourquoi chaque année pour justifier d’anomalies dans le piézomètre 4 particulièrement, un expert est payé pour trouver des explications autres qu’une pollution de la décharge. C’est l’agriculture qui en fait systématiquement les frais, voici quelques exemples:

Ci-dessus en 2006, la justification pour expliquer le COT (Carbone Organique Total) anormalement élevé. C’est soit disant un phénomène de paillage ou de compostage dans des vergers qui va être mis en cause. Ces explications sont vraiment tirées par les cheveux. La mauvaise foi n’a aucune limite…

Autre exemple:

A noter que la DREAL cautionne ces accusations sans preuves envers l’agriculture en refusant de mettre place des investigations supplémentaires. Comme par exemple, d’ analyser précisément les chlorures et notamment le chlorure de vinyle qui est un traceur indiscutable de la pollution des décharges. Dans d’autres décharges, comme par exemple pour l’ISDND de Villeveyrac (34), le chlorure de vinyle est analysé, pas à St Jean de Libron. Pourquoi ? A noter que pour l’eau potable, les chlorures doivent être inférieurs ou égaux à 250mg/l, par contre, pour les chlorures de vinyle un cancérigène reconnu la limite est fixée à 0,5µg/l. On comprend aisément qu’il serait criminel d’envoyer des chlorures de vinyle dans une nappe d’eau potable. Ce chlorure de vinyle provient de la dégradation des PVC très répandue dans les décharges. Il est très fréquent prés des vieilles décharges.

L’expoitant ne mesure pas les chlorures dans les lixiviats pourtant demandé dans l’arrêté préfectoral de 2018 (voir extrait ci-dessous), sans doute pour ne pas que l’on fasse le lien de cause à effet. Mais peu importe, la littérature nous renseigne sur ce point et nous savons que les concentrations de chlorures peuvent dépasser les 5000 mg/l dans les lixiviats. Alors sincèrement l’agriculture a vraiment bon dos.

La mention « fréquence des prélèvements si rejet » intrigue. Est-il autorisé de rejeter des lixiviats bruts dans l’environnement ? Mais il est vrai que ces dernières années, à chaque épisode méditerranéen, l’exploitant le fait par débordement des bassins.

Dans un document du SMETA de 2017 : http://www.astien.com/documents/Eval_env_sageastien_a_valider_280917.pdf

Nous constatons que les chlorures dans la nappe Astienne dépassent dans certains secteurs les 200 mg/l, mais en aucun cas l’agriculture n’est mis en cause. C’est pour le SMETA une origine naturelle provoqué par le sel marin proche du littoral.

Alors pourquoi a proximité de la décharge de St Jean de Libon c’est l’agriculture qui est pointé du doigt ? Il est peu probable que ce soit du sel marin non plus si loin de la mer. Il est donc évident que ces chlorures proviennent des lixiviats de décharges surtout avec des taux de plus de 600mg/l voir 1000 mg/l dés la mise en place des piézomètres dans les années 2000. Cela démontrait immédiatement que l’hydrogéologie de ce site n’était pas approprié à ce genre d’exploitation comme le réclame la réglementation. Surtout qu’il faut signaler que les 10 premières années, les résultats de seulement 3 piézomètres réglementaire sur 6 seront rendu public car soit disant que les autres piézomètre étaient défaillant.

Il est quand même étrange que les autorités est laissé passer une telle imposture sur une si longue période et donne encore une autorisation de prolongation d’exploitation jusque 2029.

Conclusion sur les eaux souterraines:

Il serait grand temps de faire les choses sérieusement à présent, car le constat est accablant. 1998 un commissaire enquêteur remet un avis défavorable pour un risque de pollution de la nappe Astienne qu’il avait clairement décrit et annoncé. L’exploitant et les autorités passent en force et feront mettre en place en 2000 un réseau de surveillance des eaux . Au bout de 20 années de pollution, ce réseau de piézomètres n’est toujours pas opérationnel.

  • la direction des eaux écoulements souterrain n’est toujours pas connue avec certitude.
  • le piézomètre amont deviendrait aval et les avals deviendraient amonts, si cela est confirmé on pourrait en rire, mais ce serait juste lamentable. Nous ne pourrions plus faire confiance ni en la CABM, ni a certains experts, ni aux autorités.
  • Un piézomètre au Nord-Ouest PZ F n’a jamais fourni d’information. Il a été rebouché et non remplacé alors qu’il faisait parti du réseau piézométrique réglementaire.
  • Disponibilité des données limitée et ponctuelle.
  • Absences de documents d’exécution (coupe technique et lithologie) qui rend les interprétations difficiles.

Après avoir été alerté il y a 20 ans, est il normal que des polluants en tout genre aient pénétré et pénètrent encore directement dans une nappe d’eau, (a l’évidence la nappe Astienne)? Malheureusement cette nappe a un taux de renouvellement faible ? Donc ces polluants risquent de migrer ailleurs dans la nappe et d’y rester longtemps encore.

Est-il raisonnable de vouloir continuer à enfouir des déchets sur cette décharge encore pendant 10 ans et voir même plus avec des arguments aussi douteux ? :

  • La géologie du site est favorable à l’exploitation de l’ISDND.
  • La nature du terrain empêche tout risque de pollution de la nappe Astienne.
  • La nappe polluée est une nappe superficielle, pas la nappe Astienne.
  • Il s’agit de pollutions agricole.

La moindre des choses est de mettre en place à présent un vrai réseau de piézomètres de suivi des pollutions au Nord comme au Sud de la décharge comme conseillé par l’INERIS et de cesser tout enfouissement supplémentaire.

3/ Les eaux de surface:

Brièvement nous allons évoquer les pollutions du ruisseau qui relie la décharge au cour d’eau, le Libron. Contrairement aux odeurs et aux pollutions souterraines, cette pollution de surface était bien visible. Alors petit récapitulatif en images, l’eau du ruisseau à la sortie de la décharge année après année… (2018, 2019,2020).

2018

2019
2020

Ce ruisseau passant à quelques mètres du piézomètre n° 3 semble influencer les résultats vis à vis des chlorures lors de période de précipitations importantes surtout à partir de 2017. 2017 semble bien montrer que si les chlorures ne se retrouvent pas dans le piézomètre 4, ils se retrouvent dans le ruisseau et se retrouvent donc en partie, dans le piézomètre 3.

Fait aggravant, car d’après une carte du SMETA (Syndicat Mixte d’Etudes et de Travaux de l’Astien), l’ISDND se trouve dans la zone jaune foncé proche du Libron, donc dans un secteur où la nappe astienne est sensible aux pollutions superficielles.

Pourquoi le SMETA qui est chargé de la protection de la nappe Astienne ne s’inquiète pas de la présence d’une telle décharge à cet endroit ? Site ou à l’évidence l’ hydrogéologie n’est absolument pas favorable à ce genre d’exploitation contrairement à ce que laissent croire les études biaisées payées par la CABM avec l’argent du contribuable.

Suite à un incendie sur la décharge en 2010, notre Sous Préfet précédent s’inquiétant pour la nappe Astienne demandera l’avis du SMETA. Dans sa réponse en juin 2011 nous constatons que le SMETA ne prend absolument pas en considération les écoulements d’eau souterrain peu profond qui se font en direction du Libron une zone trés vulnérable aux pollutions superficielles. Mieux le SMETA soutiendra également que la nappe Astienne n’est pas sous la décharge malgré une carte dans un document du SMETA de 2007 qui montre que la nappe est bien sous la décharge ce qui est confirmé par la présence de forages dans ce secteur.

Pourquoi hormis le commissaire enquêteur de 1998 tout les autres spécialistes minimisent à ce point les faits ou cherchent même à les dissimuler?

Pourquoi après l’étude de tout ces documents, il nous saute aux yeux, à nous les riverains non expert en hydrogéologie que la nappe Astienne est belle et bien touchée au Nord comme au Sud par les pollutions de la décharge? Comme l’avait annoncé il y a plus de 20 ans le commissaire enquêteur qui avait remis un avis défavorable.

Antéa Group , le SMETA, la CABM, la DREAL et la Préfecture se sont ils regroupé pour former une association de pollueur?

Reprenons la carte de qualité de l’eau tirée du site internet du SMETA, elle démontre toutes les contradictions de ces experts. L’ISDND a été placé dans un cercle rouge, il est clairement situé dans une zone dite vulnérable aux pollutions superficielles alors que les experts nous expliquent que la nappe Astienne est située en profondeur bien protégée par une grosse épaisseur d’argile. Vous y comprenez quelques chose, vous ? Ces gens sont ils payés pour cacher l’évidence ?

Alors que devons nous comprendre de cette carte ? Pour nous c’est très simple, les pollutions constatées en jaune foncé rendant l’eau non potable naturellement dans le cercle rouge proviennent non pas de pollutions superficielles (sauf au niveau de la vallée du Libron ou cela est possible) mais de 50 ans d’enfouissements d’ordures ménagères dans un lieu absolument pas approprié. La bande jaune descend vers le sud de la décharge exactement dans le sens d’écoulement des eaux de la nappe Astienne. A noter que plus on va vers le Sud, plus la nappe Astienne est profonde. Pour rappel le niveau de la nappe au Nord du cercle rouge est d’environ 31m NGF et au Sud d’environ 6 m NGF. Alors au Sud de la décharge, la qualité de l’eau est elle réellement impactée par des pollutions superficielles ou plutôt par les lixiviats de la décharge de St Jean de Libron sur plusieurs km ? Dans le futur jusque où va s’étendre cette pollution ? Va t’on retrouver des chlorures de vinyle ou autres polluants à Villeneuve les Béziers, Sérignan, Valras ?

Revenons à l’étude d’impact de 2015.

Il est également intrigant de constater que l’étude d’impact de 2015 affirme que les bassins de lixiviats sont bien calibrés alors que lors des épisodes méditerranéens, ils débordent.

  • le 26 novembre 2018 l’exploitant déclare un débordement de ces bassins de lixiviat.
  • le 26 octobre 2019 le bassin de lixiviat a de nouveau débordé.

Mais ce n’est pas grave ils veulent encore ouvrir deux casiers supplémentaires.

Conclusion finale: Il semble évident que l’autorisation préfectorale de 2018 repose sur une étude d’impact (2015) biaisée et dangereusement orientée en faveur du projet de la CABM. Que le commissaire enquêteur a totalement été dupé. De Même, le travail de police réalisé par la DREAL et la Préfecture pose sérieusement question, au-delà des négligences, on peut se demander si il ne s’agit pas de complicité.

Car la réglementation stipule que les décharges doivent être implantées dans des sites géologiquement favorables afin de constituer une barrière dite passive. Nous suspectons l’exploitant de parfaitement savoir dés les années 2000 que l’avis défavorable était parfaitement justifié avec les premiers résultats d’analyses des piézomètres. Ces premiers résultats ont montré de sérieuses anomalies qui confirmaient que le site n’était absolument pas favorable à ce genre d’exploitation. A noter que seul les résultats de 3 piézomètres sur 6 ont été rendu public pendant 10 ans. Nous sommes convaincu que l’exploitant avait donc parfaitement conscience qu’il y avait des risques de pollution des nappes. Mais cela ne l’empêchera pas d’enfouir des déchets brut et putrescibles dans cette décharge à l’encontre de la réglementation en vigueur et des risques de pollution de l’air avec la mise en danger de la santé des riverains mais aussi avec la pollution de la nappe Astienne une eau naturellement potable.

Jusqu’à présent la justice administrative a laissé faire, va t’elle enfin réagir ? et la justice pénale va t’elle agir face à ces pollutions de l’air et des eaux provoquées par le non respect de la réglementation mais aussi de la mise en danger de la santé des riverains ?

4/ Prise de contact avec les nouveaux responsables des déchets de la CABM:

Pour information, notre Maire et nouveau Président de l’agglomération, M. Ménard a été informé à plusieurs reprises de ces problèmes d’odeurs et de pollution de la nappe Astienne. Il a également reçu une copie d’un courrier fait à M. le préfet de l’Hérault qui alertait de cette situation vis à vis de la nappe Astienne.

Le 17 septembre 2020 M. Ménard, avec les responsables des déchets de l’agglomération, nous ont reçus dans leur locaux. Nous sommes sorti de cette réunion dépités car:

  • la nouvelle agglo ne veut pas entendre parler du passé et pourtant il faudra bien assumer les conséquences de ces fraudes multiples.
  • Le discours était basé sur la continuité de leur plan acté par son prédécesseur avec certes des travaux pour améliorer la situation des odeurs mais surtout, ouvrir deux nouveaux casiers pour enfouir toujours plus, malgré la situation.
  • Malgré cette situation, la CABM envisage de continuer d’enfouir des plastiques où 10% de putrescibles restent collés, car pour eux c’est légal et ils ne peuvent pas les laver. Donc la méthanisation, hors de contrôle depuis plus de trois ans, va continuer d’ être alimentée, malgré un quasi triplement de la production de biogaz injustifiable, car illégal.

Quelques jours plus tard, la colère couvant dans le quartier, les riverains membres du collectif recevront un courrier par mail de M. Ménard, nouveau Président de la CABM. Il expliquera que les erreurs du passé ne peuvent pas toujours se rattraper, que les casiers suivants seront ouvert, mais réalisés de manière différente. Qu’ils ne commettront pas les mêmes erreurs. Mais tout cela, nous l’avons trop entendu déjà car il faut peut être rappeler aux nouveaux dirigeant de la CABM que:

  • L’ancien maire de Béziers, Mr Couderc avait promis que ce centre d’enfouissement n’émettrait pas d’odeurs.
  • lors des pannes à répétition de l’ancien système de valorisation des ordures (UVOM) qui menaient à l’enfouissement de déchets ménager brut en décharge et qui aboutissaient à des odeurs, on nous a expliqué: cela ira mieux avec le nouveau système de valorisation des déchets (VALORBI). Résultat, cela a été pire.
  • Pendant des années le service des déchets de la CABM niait la situation ou nous trouvait des excuses bidons comme pour l’été 2017 ou les odeurs étaient perçues à plus de 1 km tout les soirs, on nous expliquait alors que c’était parce qu’il était sur le dôme du casier 3 mais que cela irait mieux avec le casier 4. Résultat, cela a été encore pire. Alors les promesses que cela ira mieux avec un casier 5, nous laisse très perplexe. Nous disons STOP….

Notre colère nous semble parfaitement légitime face aux défaillances et manipulations de la CABM mais plus grave de l’ETAT qui est incapable de protéger rapidement les riverains et l’environnement. Pire, les autorités (préfecture et DREAL) cautionnent les infractions et allègent les contrôles de surveillance des eaux souterraines alors que les pollutions sont bien là.

Par conséquent, le seul point positif de ce courrier, est que Mr Ménard annonce: « Parallèlement, nous allons mener une étude pour voir si une alternative existe et dans quelles conditions. » ENFIN…….. Mais que vaudra cette parole politique ? Jusqu’à présent nous avons bien vue que Mr Couderc avait promis l’absence d’odeur et dés que son successeur Mr Lacas pourtant médecin est arrivée la situation a totalement dérapé.

A ce stade, faces aux nombreux manquements aux règles et disons le, face aux fortes suspicions de dissimulation de la situation vis à vis de la nappe Astienne, on se demande simplement pourquoi les autorités n’ont toujours pas procédé à une fermeture administrative de cette décharge. L’argument de l’utilité publique de cette décharge gérée par la CABM est il audible face à l’utilité publique d’une ressource en eau potable utilisée par de nombreuses communes au delà de la CABM? Sachant que 8 km plus loin, visible de notre quartier et toujours sur la nappe Astienne les autorités ont autorisé une 2éme méga décharge (COVED Montblanc) avec 130 000 tonnes de déchets autorisé par an qui servira à des déchets venu de on ne sait où?

5/ Information complémentaire qui remet en partie en cause ce qui a été écrit vis à vis de la nappe Astienne dans cet article.

Complément d’information, après quelques recherches complémentaire. Nous ne pouvons que déplorer le manque de sincérité qui entoure ce dossier mais à ce jour un doute subsiste encore. Autant la réponse du SMETA à Mr le sous préfet et les études d’Antéa Group qui laissent croire que la nappe Astienne n’est pas sous la décharge font entrevoir un complice manque de rigueur, autant nous avons un doute vis à vis de la profondeur de cette nappe.

Effectivement l’unique sondage profond de la SORE de 1997 s’est arrêté à -21,2 m NGF alors qu’une carte du SMETA nous laisse penser à présent que cette profondeur serait justement le toit de la nappe Astienne. L’arrêt du sondage à cette profondeur est il un hasard ? Ou un acte délibéré afin de rester dans le flou vis a vis de la présence de la nappe Astienne sous la décharge.

Cette information est parfaitement cohérente vis à vis de certaines profondeurs de forages rencontrées sur Montimas. Car oui il y a de nombreux forage sur Montimas, tout simplement parce que, par le passé le seul accès à l’eau était par forage, puits ou par cuves remplis par les pompiers. A ce jour certain riverains ne sont toujours pas relié à l’eau de la ville. Les profondeurs de ces forages nous font penser que la nappe Astienne est plutôt entre -20 à -50 m NGF que -0,40m à -11,8 m NGF suggéré par le sondage de la SORE. Ou encore -12 m NGF avec le piézomètre (PZ1) demandé par l’hydrogéologue agréé en 2000 pour surveiller la nappe Astienne. Que de doutes qui persistent face au manque de sérieux des études financées par l’exploitant (mairie de Béziers puis CABM) même après 20 ans d’exploitation à l’encontre d’un avis défavorable.

Pour résumer nous aurions des lentilles sableuses peu profondes sur le plateau de Montimas permettant l’exploitation de puits aujourd’hui tous pollués autour de la décharge, entre -0,4 m et -11,8 m NGF une nappe intermédiaire polluée par la décharge et enfin la nappe Astienne à partir de -20m NGF. La nappe Astienne aurait donc échappé à toute surveillance rigoureuse pendant 20 ans au niveau du site, alors qu’il semble qu’il y ai environ que 10 m d’épaisseur qui la sépare d’une nappe intermédiaire polluée. Plus que jamais nous souhaitons une étude hydrogéologique réellement sérieuse pour faire la lumière sur tout cela.

La réalité ressemblerait elle à ce schéma ?

Les riverains commencent à apporter des informations privées comme une analyse d’eau de 2005 sur un forage à plus de 500 m à l’Ouest de la décharge atteignant une nappe profonde inférieur à -20 m NGF. Nous y retrouvons des chlorures à 150mg/l et des nitrates à 25 mg/l ce qui semble haut pour la nappe Astienne. Sans doute, va t’on nous expliquer que c’est l’agriculture. Pourquoi pas, mais c’est assez curieux que pour l’exploitation d’une décharge, l’hydrogéologie soit favorable et pour l’agriculture l’hydrogéologie est visiblement super défavorable. A méditer ! Mais cela nous confirme que l’hydrogéologie de ce site n’a jamais été favorable à ce genre d’exploitation comme le demandait la réglementation.

Arrêté du 15/02/16 relatif aux installations de stockage de déchets non dangereux

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