La décision du tribunal a enfin été rendue le 6 janvier 2022:
Pour nous, le collectif et d’autres, il semble évident que Antéa Group à travers son étude d’impact de 2015 et son étude hydrogéologique de 2019, a tout fait pour satisfaire son client, la communauté d’agglomération de Béziers, en biaisant les conclusions. Mais aussi en aidant la communauté d’agglomération de Béziers à dissimuler, le fait que son réseau de piézomètres de surveillance des eaux souterraines n’a jamais été conforme à la réglementation depuis plus de 20 ans. Pourtant, le tribunal administratif de Marseille suite à l’audience du 02 décembre 2021 ne remet pas en cause ces études grossièrement biaisées et ceci, malgré les nombreux documents qui ont été mis à sa disposition par l’association de quartier mais aussi par notre collectif. Rappelons que le collectif grâce au financement par les riverains a mandaté un expert judicaire hydrogéologue afin qu’il nous apporte son avis (rapport transmis au tribunal). Compte tenue des faits, la non remise en cause des études d’Antéa Group est choquante (surtout vue la situation : gazage des riverains et pollution d’une nappe d’eau potable : la nappe Astienne).
Devons-nous être surpris par cela?
a) Pas vraiment pour des questions de carrière, les magistrats sont relativement frileux à contrer l’administration.
b) C’est simplement de la prudence, face à un dossier extrêmement technique.
a) Pas vraiment pour des questions de carrière, les magistrats sont relativement frileux à contrer l’administration.
Ceci est assez courant paraît-il, pour des raisons de carrière professionnelle. Il n’est jamais bon pour un magistrat de s’opposer à l’administration. Ceci vaut aussi pour le conseil d’Etat vis à vis de l’administration. Nous ne sommes pas les seuls à le penser, comme en témoigne cet article du 6/01/2022 dans l’Humanité page 9 (Un Conseil d’Etat aux ordres).
Pour rappel, le Conseil d’Etat dans son jugement du 17/07/2019 avait bien reconnu les nuisances olfactives que nous subissions donc les atteintes à la vie privée et familiale et à la liberté d’entreprendre ce qui aurait pu donner droit à des indemnisations pour les riverains. Cela demeurait pourtant non satisfaisant car nous voulions avant tout être protégé des gaz en fermant le casier n°4. Malheureusement ce jugement avait considéré que nous ne pouvions pas prouver que les travaux engagés seraient insuffisants et avait donc refusé de faire fermer le casier n°4 malgré les quantités astronomiques de matières putrescibles enfouies illégalement. Le casier 4 restera donc ouvert 4 ans malgré que l’agglomération s’en était servi en mode bioréacteur, alors que ce casier n’était absolument pas prévu pour cela. Pour nous, ce refus de fermeture du casier 4 était clairement de la mise en danger de la vie d’autrui. Ce magistrat qui n’avait aucune compétence technique s’est-il pris pour dieu en refusant de protéger la population des gazages ? Gazages qui sont étroitement liés aux imprévisibles conditions météorologiques. Heureusement ces dernières années ont été des années de sécheresse (424 mm en 2020, 372 mm en 2021 contre 640 mm en moyenne), ce qui a limité la méthanisation et donc les gazages de la population.
Année 2021 très sèche, mais les 143 mm du mois de novembre vont pourtant relancer le gazage des riverains.
Pourtant les 143 mm de ce mois de novembre 2021 ont suffit pour réactiver des gazages intenses, certes moins qu’en 2018 mais suffisants pour que des riverains tombent à nouveau malades avec des problèmes aux yeux, au nez et à la gorge. Certains d’entre nous, ont dû se faire à nouveau prescrire des traitements médicaux pour lutter contre ces irritations encore en décembre 2021 comme en témoigne cette ordonnance du 20 décembre 2021 pour traiter : yeux, nez et gorge.
Atmo Occitannie qui surveille le sulfure d’hydrogène proche des habitations pourra s’en faire le témoin avec des taux largement supérieurs 7µg/m³. L’OMS le considère comme une nuisance olfactive réelle à une concentration de 7 μg/m3 sur une demi-heure.
Pourtant Atmo nous a fait part que les valeurs toxiques de référence n’ont pas été dépassées (résultats à venir mais anormaux). Alors pourquoi les signalements ont sérieusement augmenté et que la santé de riverains a encore sérieusement été mise à l’épreuve? Tout simplement car ces mesures sont prises en extérieur, en plein courant d’air et ne tiennent pas compte des caractéristiques pourtant parfaitement connues de ce gaz (H2S) qui se concentre dans les points bas (gaz lourd) et peu ventilés comme une tranchée, une cave, un tunnel mais aussi nos maisons. A quelle concentration sommes-nous soumis à l’intérieur de nos maisons ? Lorsque ce gaz présent en extérieur, à un taux anormal, pénètre par une cheminée et vient se concentrer à l’intérieur de nos maisons ou une véranda ( véranda , un lieu par exemple où le chien d’un riverain refuse parfois de passer pour aller dehors tellement les gaz y stagnent.) Mais surtout une fois à l’intérieur, pendant combien de temps y restons-nous exposés ?
Un employeur est tenu d’équiper ses salariés de détecteurs lorsqu’ils sont exposés à ce genre de gaz comme pour le travail dans des tranchées d’assainissement. Pour nous, aucun détecteur malgré des anomalies dans l’air extérieur.
Ces réflexions ont été envoyées par mail à l’ARS, mais aucune réponse….
Alors que penser de la situation ? Que ce serait-il passé si la pluviométrie avait été de 943 mm comme en 2018 ? Année épouvantable pour nous. Même à plus de 1 km de la décharge, des personnes tombaient malades et une, a même été obligée d’aller en cure loin de Béziers pour récupérer l’usage de sa voix. Ce magistrat n’a t’il pas joué avec le feu en nous laissant exposés aux aléas climatiques qui influent sur la méthanisation? Mais ça y est, ce casier 4 est enfin en cours de fermeture ce qui devrait faciliter la maitrise des gaz à conditions que les techniciens de l’agglo fassent preuve de compétence. Mais sur ce point, nous pouvons avoir des doutes, nous y reviendrons un peu plus tard.
Ce dernier épisode de gazage (novembre-décembre 2021) aboutit à une situation pathétique, car à cette même période, à l’ audience du tribunal de Marseille le 2 décembre 2021, l’avocat de l’agglo reconnaîtra devant les juges qu’il y a eu des problèmes d’odeurs pendant 1 ou 2 ans (quand même, sans doute parle-t-il de 2018 – 2019), pour nous, c’est bien plus ! Laissant ainsi sous-entendre que c’était finit alors que nous étions à nouveau en pleine période de gazage. Mais ce n’est pas grave, face aux juges ou aux représentants de l’Etat (Sous-préfet), pour l’agglo ou son représentant tous les coups sont permis et c’est quasiment systématique même lors des commissions de suivi de site (CSS). Les contres vérités font partie du fonctionnent normal de l’agglo de Béziers. Notre sous-préfet de Béziers s’étonne ensuite de l’animosité qu’il y a lors de ces Commissions de Suivi de Site (CSS) entre nous ou les associations environnementales et l’agglo de Béziers.
Dans ces conditions, M. Ménard, lors d’une interview France Bleu Hérault (ci-dessous), ne fait-il pas preuve d’arrogance ? En mettant en avant que la personne qui a intenté plusieurs recours devant la justice administrative pour le défense des riverains à l’encontre de l’agglo de Béziers à toujours perdu (notamment les recours pour faire fermer en urgence le casier 4) et perdra encore selon lui, alors que l’agglo ne maitrise toujours pas les gaz émis par sa décharge ?
D’ailleurs, face aux faits graves reprochés (enfouissement illégaux de déchets putrescibles, gazage des riverains, non respect des fréquences d’analyse des eaux, dissimulation de la pollution de la nappe Astienne grâce à des études biaisées et un réseau de piézomètres qui depuis plus de 20 ans n’a jamais été conforme à la réglementation) pourquoi les recours ont-ils toujours été perdus?
Y-a-t ‘il une connivence entre les tribunaux administratifs et l’administration, ou nous sommes-nous simplement trompés de tribunal ? Peut-être faut-il relancer nos plaintes auprès du procureur de la république, restées sans nouvelles ? Peut-être aussi, est-ce dû au fait que la personne qui intente ces recours est magistrat de profession et que par conséquent pour ne pas laisser apparaître de connivence entre collègue, il se fasse particulièrement étriller ? Mais bon ! Devant le conseil d’Etat s’était le cabinet d’avocat Huglo Lepage qui représentait l’association de quartier et cela n’a rien changé.
A noter que l’audience au conseil d’Etat a été très particulière. D’une part, le magistrat, président (présidente) du conseil d’Etat en charge de ce dossier connaissait le magistrat qui a introduit le recourt pour défendre les intérêts des riverains. Pour autant c’est bien le cabinet Huglo Lepage qui devait défendre le dossier. Par le passé un différent a eu lieu entre ces deux magistrats. Est ce que cela a joué en notre défaveur?
De plus, lors de cette audience, des riverains de la décharge et l’avocat du cabinet Huglo Lepage ont attendu sur un palier. Lors du passage du président, l’ avocat des riverains lui remettra quelques documents. Le président rentrera dans la salle alors que les riverains et l’ avocat resteront sur le pallier. 15-20 minutes plus tard ils seront invité à rentrer et découvriront que tout le monde est déjà installé comme si le président du conseil d’Etat, les représentants de l’agglo de Béziers et de l’Etat avaient déjà discuté entre eux.
Autre fait troublant, un riverain a pu s’exprimé lors de l’audience, suite à une question du président, il donnera son accord pour être représenté par l’avocat du cabinet Huglo Lepage, sauf que cet avocat n’aura jamais le droit à la parole contrairement à l’avocat de l’agglo de Béziers, aux représentants de l’agglo (directeur et responsable politique des déchets) ainsi que les représentants de l’Etat.
Autre curiosité, en fin d’audience, tout le monde est invité à sortir de la salle d’audience, les riverains et leur avocat sont dirigés vers la sortie alors que les autres ont le droit à une salle ou ils débrieferont pendant 15-20 minutes.
Pour les riverains qui ont participé à cette audience, cela a été une expérience pleine d’amertume et d’incompréhension.
Mais ce n’est pas fini, car après coup nous avons découvert que le ministre de l’écologie était représenté officiellement dans les écritures produites, par la directrice des affaires juridiques du ministère, membre du Conseil d’Etat et donc collègue de la conseillère d’Etat qui a jugé. Le conseil d’Etat dans ces conditions n’était il pas juge et partie? La non fermeture du casier n° 4 exploité en mode bioréacteur et resté ouvert 4 ans en mettant la santé des riverains en danger était finalement une décision politique du gouvernement ou une décision de justice?
b) C’est simplement de la prudence, face à un dossier extrêmement technique.
Il est possible aussi que face à un dossier aussi technique, les magistrats suite à l’audience du 02 décembre 2021 à Marseille n’aient pas osé remettre en cause l’étude d’impact de 2015 et préfèrent faire preuve de sagesse en attendant l’avis de la mission régionale de l’autorité environnementale (MRAE). Car effectivement lors de ce jugement du 6 janvier 2022, il a été reconnu un vice de procédure qui a déjà fait jurisprudence au niveau de l’Europe. Par conséquent le tribunal reconnait que ce vice est de nature à nuire, notamment à l’information complète du public et à exercer une influence sur le sens de la décision prise par le préfet. L’autorité environnemental (Ae) qui avait remis son avis sur le sérieux de l’étude d’impact de 2015 manquait d’indépendance compte tenu de sa promiscuité avec le préfet, à cette époque. Par conséquent, un nouvel avis doit être remis dans les 4 mois par la MRAE.
Pour rappel l’Ae, malgré la légèreté de son avis, avait demandé dès 2016, la mise en place de piézomètres complémentaires en amont et en aval, ce qui n’a jamais été fait. Pourquoi?
jus noir dans le milieu naturel le 18 avril 2019
Eau noirâtre à la sortie de l’ISDND dans le milieu naturel le 17/11/2019 (en cours d’aménagement)
Suite à la découverte d’eau noirâtre à la sortie de la décharge et suite un avis favorable de la CADA pour communiquer l’étude hydrogéologique demandée dans l’autorisation préfectorale de 2018, les autorités demanderont en urgence, en 2019, cette étude toujours pas réalisée, avec un questionnement supplémentaire: savoir si il était nécessaire de réaliser un piézomètre à proximité des eaux noirâtres à la sortie de cette décharge dans le fossé ? C’est Antéa Group qui réalisera cette étude et bien entendu, vue la situation , Antéa n’a pas eu d’autre choix que de dire qu’il était nécessaire de mettre un piézomètre à ce niveau (Pz bassin). Mais pour le reste Antéa ne répond en rien à la demande de l’Ae de mettre en place des piézomètres complémentaires en amont et en aval. Pour sa défense il faut reconnaître que les consignes de la préfecture n’exprimaient pas clairement cette demande de l’Ae.
Etude hydrogéologique de 2019 :
Antéa va donc faire en sorte de faciliter la poursuite de l’exploitation de ce site en reprenant les anomalies de l’étude de Philippe Crochet en 2000 (plus d’info sur :https://airsainmontimas.wordpress.com/2021/12/02/la-decharge-de-st-jean-de-libron-a-beziers-sera-t-elle-un-lourd-fardeau-pour-les-generations-futures/) comme :
- refaire le piézomètre 2 (PZ2 bis) amont à proximité immédiate des casiers
- utiliser les piézomètres de la vallée du Libron (PZ3, PZ4 et le puits) comme étant des avals alors qu’ils sont dans une autre nappe (alluvions du Libron) empêchant toute comparaison.
Vis à vis de la nappe des alluvions du Libron et suite aux échanges avec le tribunal nous comprenons que Antéa nie que cette nappe est une importante recharge de la nappe Astienne en s’appuyant sur ses propres connaissance du terrain. Antéa ignore donc toutes les études déjà existantes qui l’énoncent.
Pourquoi Antéa laisse de telles anomalies ? Pour fausser les comparaisons ?
Par contre, curieusement, Antéa ne propose pas de refaire le PZ F détruit, pourtant préconisé par Philippe Crochet en 2000. Pour ce dernier les eaux superficielles de la décharge se dirigeaient vers le Nord Ouest, donc vers PZ F. Curieux que Antéa n’ait pas proposé de le refaire. Est-ce pour dissimuler les pollutions ?
De même Antéa modifie le PZ1 qui surveille la nappe Astienne qui d’un piézomètre aval deviendra un piézomètre amont.
Pourquoi ? Pour laisser penser que les pollutions retrouvées (COT par exemple) ne proviennent pas de la décharge? Mais surtout cela démontre que la nappe profonde n’est pas si bien protégée que ce que Philippe Crochet et Antéa tentent de laisser croire.
La cerise sur le gâteau est sans doute le fait que Antéa propose de reboucher le Pz2 qui avait été appondis et qui recoupe vraisemblablement la nappe Astienne, ce que reconnait Antéa Group. Par contre l’eau de ce piézomètre serait très polluée pour des eaux de la nappe Astienne. Antéa ne cherchera nullement à éclaircir la situation, bien au contraire, cette entreprise n’a même pas réussi à mesurer la profondeur. Cette dernière souhaite tout simplement le faire disparaitre, alors que ce piézomètre semble bien montrer que la nappe Astienne est sérieusement touchée par les pollutions de cette décharge. Par cet acte, Antéa Group ne cherche-t-il pas clairement à dissimuler la pollution de la nappe Astienne ?
Cette étude n’est elle pas une véritable duperie ? D’autres petits signes tendent à confirmer cette impression, comme pour le puits privé de St Jean de Libron qui ne fait que 11m de profond et non 100m comme l’affirme l’agglo, Antéa Group se permettra de faire remarquer qu’il n’est pas déclaré dans la Banque du Sous-Sol (BSS), curieusement Antéa ne fera jamais cette remarque pour tous les autres piézomètres non déclarés non plus à la BSS. Antéa se contentera de dire que les coupes techniques et lithologiques ne sont pas disponibles et qu’aucune information géologique n’a été récoltée. Le manque d’informations de tous les autres piézomètres ne semble poser aucun problème.
Donc quand cela l’arrange, Antéa s’appuie sur les erreurs de l’ancienne étude de Philippe Crochet en 2000 (refaire un amont à coté des casiers PZ2 bis et utiliser des PZ aval qui sont dans une autre nappe d’eau) mais pas sur les éléments sensés (comme refaire le PZF disparu) et pour le reste, il prend des initiatives quelques peu douteuses (PZ1 passe de aval à amont et rebouchage de Pz2).
Etude d’impact de 2015:
Pour commencer il est bon de rappeler que lors de l’enquête publique, cette étude avait été qualifiée de complaisante par les riverains et association en environnemental.
Il suffit de regarder non pas les risques hypothétiques qu’il peut y avoir dans le futur, mais simplement ce qui s’est passé depuis sa réalisation, pour comprendre que cette étude fait preuve d’une objectivité très douteuse.
1/ risques d’odeurs:
Dans son étude Antéa conclue que « l’enjeu lié à la qualité de l’air et les odeurs est jugé comme faible » sauf que depuis nous avons pu voir que cela était totalement faux. Pour sa défense, il faut reconnaître qu’ Antéa Group a surement été dupé par l’agglo de Béziers qui lui a laissé croire que VALORBI le centre de valorisation des ordures était en capacité de faire du compost avec la fraction organique.
Extrait de l’étude d’impact de 2015
Sauf que depuis la chambre régional des comptes a révélé le fiasco de VALORBI, plus de 90% des déchets partaient en décharge.
extrait du rapport de chambre régional des comptes
Malgré cela, Antéa n’a-t’il pas sous estimé la capacité de torchage du biogaz nécessaire ? Dans son étude il laisse entendre que l’unité de valorisation des biogaz est suffisante avec bien sûr une torchère de sécurité en cas de panne de l’unité de valorisation. Cette unité de valorisation brûle environ 200 à 400m³ de biogaz par heure (en fonction du taux de méthane contenu dans le biogaz). Alors pourquoi, il faudra en urgence tripler la capacité de torchage en 2019 ?
Cette photo ci-dessous n’apparait curieusement dans aucun document officiel, elle a été prise lors d’une CSS. C’est la société qui a installé la nouvelle torchère supplémentaire (le transvap’o) qui nous l’a présentée.
Photo prise lors d’une CSS montrant la quantité des gaz brulés par le tranvap’O
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Cette photo est précieuse car elle montre la quantité de gaz à laquelle nous étions exposés avant l’installation en urgence d’une torchère supplémentaire dès décembre 2018. Dans un premier temps, ce sera une torchère de chantier d’une capacité de 400m³/h puis d’un transvap’O aussi de 400m³/h qui est une torchère qui permet d’évaporer en plus les eaux pluviales et éventuellement des lixiviats. Une nouvelle odeur apparaitra à cette période (une nouvelle pollution) une odeur de solvant. Très vite la DREAL interdira l’évaporation des lixiviats, à noter que cette appareil avait été mis en place sans en avertir la préfecture ni la DREAL. Face au fait que les résultats de qualité de l’air n’étaient toujours pas satisfaisants et le fait que le transvap’o fonctionnait constamment à plein régime, l’entreprise en charge de cette torchère se rendra à l’évidence que ce n’était pas suffisant. Ils installeront alors fin juin, début juillet, un transvap’O d’une capacité de 800m³/h qui fonctionnera pendant quelques mois à plus de 550 m³/h et qui dépassera même les 650m³/h dès octobre 2019.
Voila les quantités de gaz qui fuyaient et auxquelles nous étions exposés avant la mise en place de ces torchères supplémentaires.
Qui se permettra de dire que de telles quantités de gaz n’ont pas eu d’impact sur notre santé et qu’il n’y n’a pas eu de mise en danger de la vie d’autrui, mis à part notre agglo ? Nous avons été face à de véritables empoisonneurs. Quel est la responsabilité de l’agglo et de Antéa avec ce sous-équipement et la minimisation des risques. Cette minimisation des risques permettra à l’agglo d’enfreindre allégrement les règles (enfouissement de putrescibles et même non recouvrement quotidien des déchets) sans que cela n’éveille l’inquiétude des autorités.
Nous reprochons aussi à Antéa de ne pas avoir suffisamment pris en compte le climat méditerranéen avec ces alternances de sécheresses qui freinent la méthanisation et de pluies intenses qui relancent violement la méthanisation de tous ces casiers qui ne cessent de s’accumuler et qui nécessitent des capacités de torchage conséquentes. D’après les premières cartographies des fuites de méthane, même les casiers des années 2000 produisent encore du méthane et fuient encore.
Cartographie des fuites de méthane qui montre que même les casiers des années 2000 continuent leur méthanisation presque 20 ans plus tard.
Dans ces conditions, est-il légitime que l’agglo puisse continuer à enfouir des déchets qui produisent du biogaz ?
Le représentant de la préfecture a soutenu devant les juges, que l’agglo n’était plus autorisée à enfouir du putrescible, mais concrètement, elle le fait toujours. Les nuées d’oiseaux quotidiennes en témoignent et les futures cartographies des fuites de méthane le démontreront sans doute. Alors que fera la préfecture? Elle nous expliquera que c’est normal ou prendra de réelles mesures pour interdire cela et faire en sorte que la méthanisation diminue durant les 3 décennies à venir afin de protéger les riverains?
Autres reproches faits à Antéa. A plusieurs reprise dans son étude, ce dernier prétend que les habitations les plus proches sont au Nord ou que les habitations ne sont pas exposées au vent dominant. De tels propos posent question, il suffit de regarder une carte pour comprendre que c’est faux, les maisons les plus proches sont bien situées au Sud, sous les vents dominants.
Extrait de l’étude d’impact qui prétend que l’habitat diffus est situé au Nord et non exposé au vent dominant, c’est en réalité l’inverse.
2/ Dimensionnement des bassins de rétention
Idem regardons ce qui s’est passé depuis 2015, l’auteur de l’étude prétend que les bassins en place sont bien dimensionnés (bassin lixiviat et eau pluvial) pourtant depuis 2018 que nous surveillons ce qui se passe, l’exploitant a été contraint de déclarer à deux reprises des débordements de lixiviats et des eaux pluviales (voir ci-dessous). Est-ce vraiment sérieux ?
Suite à une petite vidéo sur facebook le 25/11/2018, l’agglo déclare un débordement de lixiviat dès le lendemain. Sans la vidéo nous sommes convaincu que l’agglo n’aurait rien déclaré.
2em débordement des bassins (lixiviat et pluvial) dans le milieu naturel en moins d’un an. Cette fois d’après la DREAL à la dernière CSS il n’y a pas eu de compte rendu (car nous lui avions demandé) et pourtant le fossé reliant le Libron était rempli de plastiques.
On est en droit de se demander si les auteurs de cette étude d’impact se sont simplement rendu sur le site? Si oui, ils auraient sans doute remarqué que le bassin des eaux pluviales était rempli de sédiments avec la présence d’un arbre dedans. Est il normal que Antéa n’ai pas pointé du doigt cette anomalie et donc le fait que ce bassin n’avait absolument pas les capacités de rétention évoquées dans l’étude? Cette étude était-elle vraiment sérieuse?
15 septembre 2019 la présence d’un arbre dans le bassin de rétention d’eau, montre qu’il est rempli de sédiment et qu’il n’a plus sa capacité de rétention initial. L’étude de 2015 n’en tiendra absolument pas compte. Il faudra attendre que les riverains dénoncent à deux reprises les eaux noirâtres ou les plastiques dans le fossé reliant la décharge au cours d’eau le Libron pour que l’Agglo se décide enfin à le curer et refaire son étanchéité (photo 2 le 30 avril 2021). Est-ce bien sérieux ?
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3/ Paysage et risque de pollution des eaux:
Dans son étude Antéa décrit bien que la décharge (ISDND) recouvre un petit talweg formé par un ruisseau qui s’intègre dans la topographie avec des versants abrupts qui font la transition entre la plaine et la terrasse alluviale.
Extrait de l’étude d’impact de 2015
Cette description ne semble poser aucun problème pour les auteurs de cette étude d’impact. Mais nous, cela nous interroge :
- car les pentes abruptes conduiront les eaux superficielles dans la vallée du Libron, où sur 20 m de profond, il y a la nappe des alluvions du Libron, réputée recharge de la nappe Astienne (mais cela Antéa le nie).
- ensuite ses pentes abruptes artificielles composées de déchets, risquent de bouger avec le temps et les intempéries.
- en rebouchant le talweg d’un ruisseau, on peut se demander où va passer l’eau dorénavant lors des pluies torrentielles ?
Réponse en image ci-dessous:
En octobre 2019 des pluies diluviennes se sont abattues sur Béziers, le ruisseau reliant la décharge au cours d’eau le Libron s’est retrouvé remplit de plastiques. Lors d’une commission de suivi de site l’exploitant nous expliquera que cela a été provoqué par l’éventration du casier de Béziers 2.
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Alors Antéa a-t-il réellement pris en considération ce genre de risque? Ci-dessous, le document transmis au tribunal par le collectif. Du côté de l’exploitant, il n’existe aucun rapport officiel sur les dégâts occasionnés par cette épisode méditerranéen, seul un compte rendu de CSS suite à nos questions l’évoque brièvement. Les bassins avaient pourtant de nouveau débordé mais pas de compte rendu officiel comme si cela n’avait pas existé.
Est-ce une volonté de dissimulation des conséquences de ce genre d’épisodes pluvieux sur cette décharge qui risque de poser des problèmes dans les décennies à venir, surplombant la vallée du Libron, une zone importante de recharge de la nappe Astienne?
4/ pollution de la nappe Astienne
Concernant les pollutions de la nappe Astienne Antéa Group se défausse en reprenant l’argument de Philippe Crochet en l’an 2000.
Extrait de l’étude d’impact reprenant l’avis de Philippe Crochet qui explique « on peut considérer qu’il n’y a pas de relation hydraulique sur le secteur entre la nappe superficielle et la nappe de l’Astien ».
Par contre Antéa ne parlera pas de l’avis défavorable de 1998 remis par un commissaire enquêteur justement pour ce risque de pollution de la nappe Astienne alors que ce commissaire enquêteur était hydrogéologue de formation. Cela est d’autant plus étrange que les résultats d’analyse du piézomètre 2 ( car Antéa reconnait lors de l’étude hydrogéologique de 2019 que PZ2 peut recouper la nappe Astienne) montre une sérieuse pollution de la nappe Astienne. Mais c’est là toute la subtilité de cette étude d’impact qui est séparée de l’étude hydrogéologique dans le temps et pourtant réalisée par la même entreprise. Est-ce pour mieux embrouiller les autorités? Car au départ, la DREAL avait laissé entendre que cette étude hydrogéologique aurait lieu avant l’autorisation de prolongation de 2018 ce qui paraissait naturel mais ce ne sera finalement pas le cas.
A noter que nous avons constaté, suite aux échanges avec le tribunal que Antéa est très proche du SMETA et ce dernier avait connaissance d’études sur les Carbonne Organique Totaux (COT) qui démontrent que la nappe astienne subit des arrivées conséquentes de matière organique dans le secteur de la décharge. Alors pourquoi Antéa Group n’en tient pas compte ?
Face à tout cela, les juges peuvent-ils réellement considérer les études de Antéa Group comme sérieuses et objectives ? Pour nous en tant que simples citoyens, c’est quand même très gros, car même non experts, en faisant un petit effort intellectuel, nous voyons très bien que cela ne va pas du tout. L’expert que nous avons financé n’a fait que confirmer nos doutes au-delà de ce que nous imaginions, car pour lui la nappe Astienne est déjà touchée par les pollutions de la décharge, jusqu’à Montblanc et Servian.
A noter que face à une situation de duperie aussi grossière, avant même d’avoir fait réalisé cette expertise, le collectif avait contacté en novembre 2020 la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (cnDAspe). Suite à nos échanges, cette commission a considéré que l’alerte était suffisamment documentée pour être prise au sérieux. Dès février 2021, elle enverra un courrier au ministère de la transition écologique qui à ce jour, reste toujours sans réponse. 6 dossiers en France, à ce jour, reste sans réponse des ministères. La décharge de St Jean de Libron en fait partie.
accès direct sur: https://www.alerte-sante-environnement-deontologie.fr/deontologie-et-alertes-en-sante-publique-et-environnement/travaux/liste-des-signalements-recus-par-la-commission/
Lors de la CSS de septembre 2021, nous avons posé cette question à notre Sous-Préfet: Pourquoi le ministère de la transition écologique ne répond pas au courrier de la cnDAspe. Ce dernier ne semblait pas connaître cette commission.
A signaler que lors de l’audience au tribunal du 2 décembre 2021, le représentant de la préfecture a laissé entendre que la préfecture serait favorable à une étude environnementale avec la possibilité d’en débattre (un contradictoire). La préfecture commencerait-elle à avoir un doute ? Face à un dossier aussi technique, les juges attendent-ils à présent, l’avis de la MRAE pour se faire réellement une idée de la situation et faire enfin respecter la réglementation ? L’avenir nous le dira…..
Niveau de compétence des agents de l’agglo de Béziers?
Autre remarque qui cette fois ne concerne pas les études réalisées par Antéa Group, mais cela concerne le niveau de compétence des agents de l’agglo qui pose sérieusement question.
Nous avons vite compris que le centre de valorisation des ordures (VALORBI ou ancien UVOM) et la décharge (ISDND) étaient dirigés par deux agents qui pendant des années ont nié que la décharge émettait des odeurs.
Mais au delà de cela, ils seront pointé du doigt par la chambre régionale des comptes dans le fiasco de VALORBI.
Extrait du rapport de la chambre régional des compte (fiasco de VALORBI).
Pendants des années VALORBI était vanté par l’agglo pour son coté innovateur, mais en fait, la chambre régionale des comptes révèlera que c’est un fiasco, mais surtout que la décharge était un exutoire et cela permettait de camoufler ce fiasco. Ces agents ne pouvaient pas ignorer qu’ils faisaient enfouir des déchets putrescibles en grosse quantité et que cela allait mettre la vie (la santé) des riverains en danger. Sauf bien sûr, si ils sont incompétents et ignorants. Le directeur de gestion des déchets sera écarté (autre mission à l’agglo) et remplacé. Le nouveau directeur ne restera que quelques mois (ne voulait-il pas rentrer dans un petit jeu de dissimulation?) et sera à nouveau remplacé. Par contre le technicien restera en place et en dépit de tout ce fiasco financier, sanitaire, écologique, industriel continuera d’apporter des contres vérités lors des CSS comme si de rien n’était. Les autorités sont informées de ces contre-vérités qui tendent à influencer les résultats des analyses des piézomètres mais jusqu’à présent, les contre-vérités étaient couverte par la sous-préfecture de Béziers, comme par exemple pour le non-respect des recouvrements quotidien malgré une mise en demeure. La Sous-préfecture va-t-elle continuer à couvrir ces délits comme la tentative d’échange du PZ3, mise au jour à la dernière CSS ? Si oui, nous sommes curieux de voir quel argument bidon va être évoqué: peut-être l’incompétence ?
Ce technicien fait-il cela sur les consignes d’un responsable politique? Si oui, ne dépasse-t-il pas les limites du devoir de réserve imposé aux fonctionnaires ? De notre coté, compte tenue des plaintes pénales déposées, nous sommes surpris que ce technicien se permette encore ce genre de méfaits. De toute évidence, malgré qu’il soit fortement impliqué dans tous ces actes de non respect de la réglementation, il n’est visiblement pas inquiété par la justice malgré les atteintes sanitaires et environnementales (air et eau des nappes).
Sur le plan des compétences, la société qui a mis en place le transvp’O avait sérieusement critiqué l’installation des tuyaux mis en place pour le captage des biogaz notamment pour leur faible diamètre et leur nombre insuffisant. Donc cette société fera refaire une bonne partie du réseau avec des tuyaux d’un diamètre bien supérieur à 100mm pour limiter qu’ils se bouchent avec l’eau des condensats lors des déformations du terrain. De plus cette société fera mettre du gravier autour de ces tuyaux pour faciliter la circulation et le captage du biogaz.
Pour précision, Antéa Group préconisait également un massif drainant en 20/40mm (cailloux) et des tube en PEHD.
extrait étude d’impact 2015
Alors quels surprises de découvrir cette photo des travaux de pose de tuyaux d’un diamètre de 100mm à priori, de 4 m de longueur, (nécessitent des raccordements étanche ?) et sans présence de cailloux sur le chantier le 19 décembre 2021. Sont ils en PVC (cassant) ou en PEHD comme préconisé dans l’étude d’impact ?
photo du 19 décembre 2021
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Dans la littérature technique, on trouve cela:
un tube en PEHD fendu et poser dans des cailloux pour mieux capter le biogaz.
Face à cela nous nous posons beaucoup de questions ?
- Qui a rédigé le cahier des charges pour ces travaux réalisés par une entreprise extérieure ?
- Qui contrôle la bonne réalisation de ces travaux ?
- L’agglo a-t-elle appris de ses erreurs?
- Pourrions nous avoir des photos des travaux des tranchées (cela a été demandé au nouveau directeur des déchets par un riverain)
Concrètement, cette décharge est gérée par certains agents fonctionnaires (intouchables) qui ont surtout montré jusqu’à présent, leur incompétence technique et leur haut niveau de compétence en dissimulation des faits. Cela ne nous rassures absolument pas, d’autant plus que les autorités en charge des contrôles ont une forte tendance à faire d’avantage confiance en ces personnes qu’aux riverains ou associations environnemental mais cela est peut être en train d’évoluer.
A noter une curiosité en cette fin d’année 2021, lors de ce nouvel épisode de gazage, le transvap’O pourtant bien présent ne fonctionnait pas. Pourquoi ? La question a été posée, il semblerait qu’il n’y avait pas assez de biogaz pour le faire fonctionner. Vue le biogaz que nous avons encore subit, il y avait suffisamment de biogaz. Est il possible que l’agglo préfère laisser fuir le biogaz plutôt que de le torcher ? Est elle taxée sur les m³ de biogaz brulé (TGAP) , taxe qu’elle voudrait peut être économiser?
Autre hypothèse, le système de dégazage installé à l’avancement, n’était pas encore opérationnel pour les déchets les plus récents et ces derniers auraient méthanisé avec le retour de la pluie. Mais dans ce cas, cela prouve que l’agglo continue d’enfouir des déchets putrescible malgré ce que prétend la préfecture devant les juges.
Conclusion:
Ce blog à l’origine avait pour but de montré à quel point notre agglo malmenait, méprisait ses habitants en les gazant au point de mettre leur santé à mal, tout en niant les faits et en tentant de marginaliser ses victimes. Le tout sous les yeux des autorités en charge du contrôle de ce site classé malgré qu’elles aient été grandement alerté.
A force de chercher à vouloir comprendre la situation et savoir comment cela à pu arriver, nous découvrons qu’il n’y a pas qu’un problème de gazage. Il y a aussi celui de la pollution d’une importante nappe d’eau naturellement potable (la nappe Astienne). Nous découvrons que ce problème avait été soulevé il y a plus de 20 ans déjà et depuis tout a été fait pour le dissimuler en mettant en place un réseau de surveillance des eaux souterraine bidon, absolument non respectueux de la réglementation. De fil en aiguille nous découvrons un réseau de dissimulateurs (entreprise, syndicat, communauté de communes, etc…) comme une bande organisé. Tout cela nous conduira finalement à la découverte d’ anomalies jusqu’au sommet de l’Etat (le gouvernement) en passant par les tribunaux. Seul contre tous ou presque, car heureusement dans ces méandres du système Français, des services de l’Etat semble encore fonctionner normalement (Chambre régional des comptes, CADA, cnDAspe) et permettent tout doucement de faire la lumière sur cette situation et ainsi réveiller quelques services de l’Etat qui se sont un peu endormi peut être par manque de moyen ou finalement peut être sous des directives purement politique. A présent tout les regards se tournent vers le travail que va fournir la MRAE pour remettre son avis dans les 4 mois. Ce travail permettra t’il protéger notre terre, nos eaux potable et la qualité de notre air pour nous, nos enfants, petits enfants, etc… Pour la vie tout simplement. L’avenir nous le dira.