Face aux odeurs devenues au fil du temps de plus en plus intenses et désormais quasi quotidienne pour les riverains, des questions se posent quant au sérieux de l’étude d’impact et de l’enquête publique.
Effectivement lorsque une entreprise privée mandate et paie une étude à un organisme indépendant, il est courant que l’étude soit un peu dirigée en fonction des désidératas du payeur.
Mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’argent public ? Personnellement dans ce cas je m’attends à un minimum d’objectivité.
Je vais vous décrire le cas de l’agglo Béziers méditerranée qui a mandaté une étude pour l’ISDND (Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux) de st Jean de Libron.
Page 16 de l’étude d’impact. Pour une meilleur compréhension a été ajouté le sens du vent dominant et l’école.Copié de la page 25
Donc dans le chapitre climatologie, qualité de l’air, odeurs, vous pouvez constater que l’auteur parle des habitations situé au Nord de l’ISDND (voir carte ci dessus) qui sont non exposées aux vents dominants et conclu donc que « l’enjeu lié à la qualité de l’air et les odeurs est jugé comme faible ». Mais qu’en est-il pour le quartier de Montimas au Sud, Sud Est, lui exposé aux vents dominants (250 familles à moins de 3 kms tout de même) ???? Pas un mot sur ces riverains dans ce chapitre ! Pourtant ils sont bien présent sur la carte si dessus. Peut être sont ils gênant, car ils se sont manifestés dans les années 1990 et ont eu confirmation que seul des déchets inertes seraient enfouis dans cette décharge ! Mais depuis de la matière organique est réapparue et les odeurs avec….
copié de la page 27
Pour être tout à fait juste, l’auteur évoque tout de même Montimas dans le chapitre Milieu humain (voir ci-dessus) pour finalement nous apprendre que légalement « l’enjeu est jugé comme faible en l’absence d’extension du périmètre autorisé ». Le quartier de Montimas (entre 600 et 900 habitants) sera ignoré dans tout le reste de l’étude d’impact.
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Page 28, l’auteur nous décris les activités présentent autour de l’ISDND, jusqu’à 3 km pour un camping, et nous explique pour résumer qu’il n’y a pas de problème… Sauf que sous le vent dominant à Montimas et à moins de 2 km il oublie de préciser qu’il y a entre autre, un centre de formation pour adultes , une école maternelle et primaire, des entreprises agricoles conditionnant sur place des denrées alimentaires en plus des vignerons qui embouteillent leurs récoltes…
Par conséquent je doute fort que l’enjeu soit aussi faible que l’auteur ne le prétend !!
Voici quelques exemples… Il y en a d’autres dont je parlerai dans de prochains articles (notamment la pollutions des eaux souterraines).
Après lecture de ces deux cas, nul besoin d’être un expert pour comprendre… Pensez-vous que cette étude d’impact est objective ou comme le dénonce certains riverains et associations, complaisante ?
Face à cette remarque le maître d’œuvre et le commissaire enquêteur ont eu une réponse à peu prés similaire qui se résume ainsi : l’étude étant réalisée par une entreprise reconnue, elle ne peut être complaisante !
Donc si je comprends bien le raisonnement, il faut que les riverains financent eux même une étude d’impact auprès d’ une entreprise reconnue et l’étude sera objective. On peut forcement s’attendre à ce que notre étude dise le contraire de celle de l’agglo… Que penser de cela ? sachant que l’étude de l’agglo est payée avec de l’argent public ?
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Effectivement les riverains se sont fortement mobilisés lors de l’enquête publique pour alerter sur le fait que les nuisances olfactives ne cessaient d’augmenter d’année en année et devenaient très problématiques (de la page 16 à la page 24). Les associations ont également réagi (de la page 50 à 66) et doivent être prisent en compte par le commissaire enquêteur car leurs remarques permet de soulever des problèmes souvent ignoré des études d’impact comme le fait que lors de l’enquête publique de 1998 sur la demande d’exploiter le CET de st Jean de Libron, le commissaire enquêteur de l’époque hydrogéologue professionnel avait émis un avis défavorable (notamment pour les risques de pollution des nappes d’eau).
Mais malgré ces alertes le commissaire enquêteur émet un avis favorable considérant que dans l’avenir la situation allait s’améliorer compte tenue « des engagements du permissionnaire ».
Etait-ce de la naïveté ? Car depuis la situation a encore empirée.. Depuis l’automne 2017 les odeurs sont devenu quasi quotidienne et très intenses au grès des vents bien entendu… Le début d’année 2018 à été catastrophique, 4 mois d’odeurs insoutenables (record absolu sur le mois d’avril) qui ont plongé certains riverains dans de grandes souffrances… Jours et nuits les odeurs étaient présentent et intenses et ont pénétrées dans les maisons, locaux professionnels… ! Beaucoup d’inquiétude et de questionnement pour les habitants de Montimas, sur les risques pour leur santé, sur leur avenir dans ce quartier…certains ont déménagés, facile lorsque l’on est locataire, plus compliqué lorsque l’on est propriétaire et pire encore si en plus on a son entreprise sur place !
Alors après coup, lorsque les riverains découvrent de quelle manière le maître d’œuvre s’y est pris pour pouvoir gazer légalement la population de Montimas, la colère ne peut que monter et monte encore face a l’immobilisme du préfet malgré des centaines de plaintes envoyées en préfecture.
Pour ce qui est de l’impact sanitaire, ou le commissaire enquêteur se réfère à la DPPR du 14/04/15 je lui ferais remarquer que d’autre études démontrent des risque sanitaires, il y a l’embarras du choix vis-à-vis des études mais dans les conditions actuelles il serait peut-être intéressant d’en mener une nouvelle avec des riverains supportant des odeurs quotidiennes, exposés au vents dominants et situé à moins de 3 km de l’ISDND. Voir danger du biogaz: http://adenca.over-blog.com/article-33711781.html
L’homme est capable du meilleur comme du pire, mais c’est vraiment dans le pire qu’il est le meilleur et je rajouterais dés lors qu’il n’est pas concerné personnellement.
Rodolphe TONNELLIER
Vidéo d’un riverain qui s’interrogeait sur les choix fait par nos politique sur la gestion des déchets. (réalisée il y a 5 ans)
Aujourd’hui il fait remarqué que les idées sont toujours les mêmes et que les progrès escomptés ne sont pas là.