A l’image de la décharge de Dollemard près du Havre qui suite à la tempête Eléanor en 2018 a révélé au grand jour l’aberrant emplacement de cette décharge. C’est aujourd’hui un vrai casse-tête pour la ville du Havre pour trouver une solution et tenter de maitriser la pollution qui en découle. (https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/decharge-de-dollemard-de-nouvelles-pistes-pour-eradiquer-l-ancienne-dechetterie-pres-du-havre-1556133259)
La décharge de St Jean de Libron à Béziers ne suit elle pas le même chemin, en enfouissant chaque année des milliers de tonnes de déchets sur un site inadapté qui impactent la qualité de la nappe Astienne ?
- Depuis 1998 les autorités et l’exploitant sont parfaitement informés que l’emplacement de ce site est problématique. Effectivement , Lucien Bousteyak, commissaire enquêteur, lors de l’enquête publique de 1998, avait remis un avis défavorable à la continuité de cette décharge. Il avait parfaitement décrit la situation et notamment le risque de pollution des nappes, dont la nappe Astienne. Voir l’enquête publique de 1998: https://airsainmontimas.files.wordpress.com/2020/10/ep2004-250598-autorisation-cet-stjdel-rapport-et-avis-com.enqueteur-2.pdf
- Autorité et exploitant passeront outre cet avis en se dédouanant grâce à la mise en place de piézomètres pour suivre la qualité des eaux souterraines. C’est Philippe Crochet hydrogéologue agréé qui en 2000 se chargera de faire une proposition. Voir son étude hydrogéologique: https://airsainmontimas.files.wordpress.com/2020/10/isdnd-avis-hydrogeologique2-1.pdf
Sauf qu’après plus de 20 ans, nous nous rendons compte (les riverains) que ce réseau de piézomètres pour la surveillance de la qualité de l’eau n’est qu’une vaste plaisanterie qui fleurte sérieusement avec l’imposture. De nombreux et successifs actes, qui pourraient s’apparenter à de la dissimulation de pollution ont eu lieu. Tout cela fait qu’en plus de 20 ans, malgré un avis défavorable pour risque de pollution des nappes, la surveillance de qualité des eaux souterraines n’a jamais été conforme à la réglementation. Aujourd’hui encore, il semble que l’idée soit de gagner du temps afin d’enfouir toujours plus, environ une décennie supplémentaire (jusque 2029). Ce qui fera 3 décennies d’enfouissement sur un site inapproprié qui impacte la nappe Astienne et cela en parfaite connaissance de cause et le tout dans le non respect de la réglementation. Les autorités en charge du contrôle de ce site classé se sont-elles rendu complices de ces manœuvres? Tout y est passé :
- études hydrogéologiques pleines de bizarreries
- disparition du piézomètre PZF malgré qu’il semblait être en aval des eaux superficielles de la décharge.
- approfondissement du piézomètre PZ2 ancien B, modifiant la nappe surveillée (nappe Astienne) tout en laissant croire qu’il s’agit de la nappe superficielle.
- échange d’un piézomètre PZC de 20 m contre un puits de 11 m de profond.
- permutation de piézomètre PZ3 ce qui a été nié par l’exploitant, en commission de suivi de site du 21/09/2021
- des erreurs en 2017 de la part de la société en charge des contrôles de l’eau ont permis de laisser croire que les chlorures du Pz4 était conforme au seuil de potabilité (<250mg/l)
- peut être une volonté de dilution des eaux polluées constatée en avril 2021 proche du nouveau Pz bassin ?
- laisser croire qu’il y a que 2 aquifères alors qu’il y en a 3, ce qui fausse les comparaisons
- absence des coupes géologiques des piézomètres qui démontre une opacité totale
- profondeur de certains piézomètres soi-disant non mesurable
- absence d’analyses de certains piézomètres à certaines périodes
- Désignation des lieux d’implantation des piézomètres réalisé par la même entreprise, qui sur un site non approprié préconise un casier avec des mesures de compensations sur un secteur avec risque de mouvements de terrain. Cette entreprise se retrouve donc juge et partie et sans surprise ne s’est pas imposé des piézomètres de contrôle proches de ce nouveau casier comme à Villerveyrac (34) par exemple, cf. ci-dessous.

a) Etude hydrogéologique pleine de bizarreries.
A commencer par l’étude Hydrogéologique de l’an 2000, qui se révèle être assez troublante :
Pour commencer, il faut bien comprendre le principe de base d’un suivi de qualité de l’eau. D’après la réglementation, il faut au minimum un piézomètre en amont, qui représente la qualité de l’eau d’origine et 2 piézomètres en aval, pour voir si il y a une différence entre amont et aval. Si la qualité s’est détériorée entre l’amont et l’aval, c’est qu’il y a une pollution. Bien entendu, en fonction des caractéristiques de chaque lieu, le nombre de piézomètres doit être adapté à la situation, c’est le rôle de l’hydrogéologue de déterminer le nombre et l’emplacement des piézomètres.
Ce qui est curieux avec l’étude de Philippe Crochet en l’an 2000 c’est qu’il énonce bien qu’il y a deux nappes sous la décharge, une peu profonde du plateau de Montimas et une profonde, la nappe Astienne. Mais curieusement pour la nappe Astienne, il ne placera qu’un piézomètre PZ1 en aval.
A quoi peut-il donc comparer la qualité de l’eau de ce piézomètre PZ1 sans référence en amont ? Cela n’est pas cohérent.
Idem pour l’aquifère peu profond du plateau de Montimas, Philippe Crochet va placer un piézomètre amont à proximité immédiate des casiers PZ2.
Comment si proche des casiers, PZ 2 ancien B, peut-il être une référence de la qualité de l’eau et être considéré comme un piézomètre non pollué par la décharge et donc être un piézomètre amont ?
Alors qu’un guide de surveillance des eaux de l’INERIS explique bien p19, l’importance du placement de piézomètres en amont (non impactés et hors zone d’influence) est indispensable afin d’être en mesure de discerner la part de pollution potentiellement imputable aux activités du site.
Par contre les avals seront eux éloignés de 400m à 700m des casiers, curieux non?
Avec des piézomètres en aval éloignés de 400 à 700 m des casiers, n’y a-t-il pas un risque de dilution des polluants?
Face à l’incertitude du sens d’écoulement de l’eau Philippe Crochet en préconisera 4 (PZF,PZ3,PZ4,PZC). Par contre nous sommes contraints de constater que ces quatre piézomètres sont placés dans une troisième nappe d’eau, les alluvions du Libron.
Pour une meilleur compréhension les piézomètres ont été placés sur carte altimétrique
Est-il normal de vouloir comparer les eaux superficielles du plateau de Montimas (PZ2 ancien B) à l’eau des alluvions du Libron ?
N’y a-t-il pas là aussi, un risque de dilution des polluants de la décharge en rejoignant la nappe des alluvions du Libron? Une nappe réputée recharge de la nappe Astienne.
Cette étude cherche donc à comparer une eau immédiatement polluée par la décharge (car trop proche des casiers) servant de référence (PZ2 l’amont) avec une eau provenant d’une autre nappe qui passe en contre-bas de la décharge à (400m-700m), l’eau des alluvions du Libron. Qu’est-ce que cela signifie ? C’est totalement incompréhensible.
Car en réalité il y a trois nappes à surveiller :
- l’aquifère superficielle sur le plateau de Montimas (lentilles sableuses parfois exploitée par des puits)
- la nappe des alluvions du Libron
- la nappe Astienne
b) Le comportement de l’exploitant est aussi très troublant :
Il va pratiquer de grand chamboulement dans les piézomètres (disparition, échange, approfondissement, déplacement) , mais de plus, la transmission des analyses se fera à son bon vouloir. Tout laisse penser que l’exploitant fait disparaitre tout ce qui est gênant avec des justifications abracadabrantes qui ne provoquent aucune réaction de la part des autorités en charge du contrôle de ce site classé (voir les articles précédents).
Nous allons faire un bref récapitulatif des anomalies constatées sur chaque piézomètre.
- PZ1 ou ancien A d’après Philippe Crochet est un aval de la nappe Astienne à 80m de profond sauf qu’il devient un amont en 2019 suite à l’étude de Antéa Groupe. Que comprendre à cela ?
Est-ce pour laisser croire par exemple que les fluctuations en Carbone Organique Total (COT), ces dernières années, ne sont pas liées aux apports considérables de matière putrescible réalisés dans les casiers 3 et 4, compte tenue que c’est un piézomètre amont, du coup soit disant hors zone d’influence. Cette fluctuation en COT également visible dans les autres piézomètres semble révéler, que dès les premières années d’exploitation, les nouveaux casiers soi-disant super étanches respectant tout les normes réglementaires, ne soient en réalité pas vraiment étanches mais en plus impact immédiatement les nappes dont la nappe Astienne.
Etude de Philippe Crochet en 2000 PZA = PZ1 est un aval
Etude Antéa Group 2019, PZ1 devient un amont
- Pz 2 ou ancien B ne donnera aucun résultat avant 2012 car selon l’exploitant il était sec. Alors qu’a quelques dizaines de mètres le nouveau Pz2 bis lui n’est pas sec. Curieux non? Le casier de déchets si proche, drainait-il les eaux ?
Alors PZ2 sera approfondi vraisemblablement jusqu’à la nappe Astienne. Un document évoque les 68 m de profond. Mais cette profondeur semble tabou. Dans l’étude de Antéa Group de 2019 la profondeur n’était soi-disant pas mesurable. Lors de la venue de notre expert, afin de lever cette ambigüité, nous avions demandé à pouvoir accéder au site pour mesurer cette profondeur, cela nous sera refusé.
Ce piézomètre est litigieux car avec cette profondeur et son niveau piézométrique d’environ 24m NGF correspondent selon nous à la nappe Astienne.
L’étude de antéa Group de 2019 l’évoque également.
Rapport de Antéa Group de 2019 qui confirme que PZ2 recouperait l’Astien
Le problème est que l’exploitant ainsi que la DREAL ont toujours prétendu qu’il s’agissait d’un piézomètre amont de l’aquifère superficiel. Les résultats étaient donc comparés aux piézomètres aval (PZ3, PZ4 et le puits). C’était du grand « n’importe quoi », d’une part parce que ce piézomètre était trop proche des casiers pour être considéré comme étant une référence et donc un amont, ensuite, car on ne peut pas comparer l’aquifère superficiel de Montimas avec celui des alluvions du Libron qui dilue forcément la pollution et enfin parce qu’ il semble bien qu’il s’agisse de la nappe Astienne. Comparer une nappe profonde, la nappe Astienne naturellement potable avec la nappe superficielle des alluvions du Libron n’a aucun sens sauf à vouloir dissimuler la réalité.
N’ayant pas de piézomètre amont de référence pour la nappe Astienne dans les suivis de qualité de l’eau de cette décharge, nous nous sommes procuré des résultats d’analyses d’un forage du lieu-dit le Cantagal à 2 km environ en amont. Résultat en 2008, une analyse réalisée à la demande du SMETA, relevait des chlorures à 41mg/l et des COT <0,5mg/l alors qu’en février 2021 dans le PZ2, les chlorures étaient à 213mg/l et les COT à 1.9 mg/l.
Ces différences de résultats sont très troublantes, les chlorures sont 18 fois plus élevés dans PZ2 à 2 km seulement l’un de l’autre. De plus en aval à 3 km environ de cette décharge dans le secteur de Clairac, les chlorures sont autour de 110 mg/l déjà en 2008. Comment se fait-il qu’un quasi triplement des chlorures à seulement 2-3 km d’écart, n’interpelle pas le SMETA? Au contraire, dans sa lettre de 2011 le SMETA laisse entendre qu’il n’y a rien d’anormal, alors que les chlorures sont des traceurs de pollution industrielle. Ce nouvel élément ne fait qu’accentuer la question que nous nous posions déjà : Y a-t-il dissimulation de pollution en bande organisée (SMETA, exploitant, auteur des études financées par l’exploitant, et voir même la DREAL) ? Surtout que le SMETA, dans sa lettre, laisse entendre que la nappe Astienne n’est pas sous la décharge alors que les études de Philippe Crochet(2000) et Antéa Group (2019) évoquent l’inverse.
Pourquoi les documents officiels se contredisent les uns les autres ?
- PZ2 bis est à proximité du PZ2 à seulement quelques dizaines de mètres de distance. PZ2 bis à 20 m de profond n’est pas sec. Cela amène à se poser la question : Pendant plus de 10 ans Pz2, était-il réellement sec ou révélait-il des résultats si mauvais qu’ils ont disparu ?
Compte rendu d’activité 2020
La première analyse de février 2021 montre d’une part que Pz2 bis est pollué (manganèse, plomb, COT, Entérocoques Intestinaux, etc….) et d’autre part que PZ2 et PZ2 bis représentent deux aquifères différents. Si proche des casiers, Pz2 bis peut-il être considéré comme un amont? n’est-il pas directement impacté par la décharge ? Peut-il réellement servir de référence ?
Compte rendu activité 2020, comparaison entre PZ2 et PZ2 bis qui semble bien montrer que nous parlons de deux aquifères différents.
Il semblerait que PZ2bis représente l’aquifère superficiel de Montimas mais en tant que Pz aval et non de Pz amont, étant si proche des casiers et directement touché par la pollution de ces derniers. PZ2 représenterait bien un aval de la nappe Astienne, avec des taux totalement anormaux en chlorures et en COT, les seuls points de comparaison en notre procession, n’ayant pas de suivi de qualité de la nappe Astienne officielle en amont pour comparer l’ensemble des autres paramètres. Cela est une grosse entorse à la réglementation qui perdure depuis plus de 20 ans. Pourquoi ? Est-ce une volonté de dissimulation de la pollution de la nappe Astienne ?
A noter qu’a 68 m de profond, Pz2, ne capte sans doute que l’eau superficielle de la nappe Astienne. L’ouvrage n’étant pas purgé lors des prélèvements, l’échantillon prélevé évite sans doute les métaux lourds qui auront tendance à être plutôt au fond de la nappe.
- PZ3 ancien PZE : Nous n’avons aucun résultat avant 2011.
En 2011, c’est un piézomètre de l’autoroute A75 récemment réalisé qui sera utilisé comme piézomètre. Il y a un piézomètre de chaque coté de l’autoroute, ce sera donc celui à l’Est proche du ruisseau en provenance de la décharge qui sera utilisé sous le nom de PZ3.
Piezomètre à l’Est de l’autoroute qui est utilisé dans le suivi de qualité des eaux de la décharge
L’autre piézomètre à l’Ouest de l’autoroute en décembre 2019
Lors de notre précédent article nous faisions remarquer que PZ3 avait été échangé avec l’autre piézomètre situé à l’Ouest de l’autoroute sans changement de nom. Ceci est totalement contraire aux préconisations de l’INERIS qui préconise une stabilité dans les piézomètres.
Malgré que nous ayons invité tous les participants de commission de suivi de site (CSS) à lire notre blog et donc cette remarque, notre agglomération qui est l’exploitant de cette décharge soutiendra lors de la CSS du 23 septembre 2021 qu’il n’y a pas eu d’échange de piézomètre PZ3 car il n’y a qu’un piézomètre au niveau de l’autoroute.
Pourquoi une telle affirmation à l’encontre de la réalité ? Pour discrètement éloigner le PZ3 du ruisseau qui lors des pluies peut charrier les polluants de la décharge et ainsi influencer les résultats d’analyses du PZ3?
Ou simplement par incompétence ? Au cours de cette CSS, l’exploitant nous expliquera que PZ3 avait été endommagé et que par conséquent l’agglomération l’a refait. Sauf que notre agglomération n’a pas refait le bon piézomètre. Que penser de cela en tant que citoyen contribuable ?
nouveau piézomètre à l’ouest de l’autoroute refait par note agglo et qui est à présent utilisé pour les contrôles de qualité de l’eau alors que celui à l’Est initialement utilisé est en parfait état.
La DREAL est donc informé de la situation, nous attendons à présent sa réponse.
- Pz4 , depuis février 2002 les analyses de ce piézomètre révèlent des chlorures très très élevées pour la nappe des alluvions du Libron mais surtout au-delà de la norme de potabilité de 250mg/l. Sauf en 2017, où de petites manœuvres ont, de toute évidence, permis de descendre la moyenne des chlorures de 350 mg/l à moins de 250mg/l (voir article: L’autorisation de prolongation de la décharge de St Jean de Libron est elle basée sur une magistrale duperie ?).
Lors de cette dernière CSS, l’exploitant (notre agglo) nous expliquera que PZ4 a été endommagé et que la plaque en fonte a dû être changée. Ce qui expliquerait pourquoi le 06/07/2020 la société Serpol n’a pas pu prélever. Cela n’explique pas pourquoi Serpol n’est pas revenue, une fois ce piézomètre réparé pour réaliser son prélèvement.
Mais le plus troublant dans cette absence de prélèvement est que dans la fiche de prélèvement, Serpol affiche une photo où le prélèvement à bien lieu et non une photo d’un piézomètre cassé et non accessible comme elle a pu le faire pour le puits de St Jean de Libron.
fiche de prélèvement du 06/07/2021 avec une photo montrant le prélèvement en cours alors qu’en observation il sera marqué tampon cassé.
Photo du puits de St Jean de Libron montrant que l’accès est encombré. En observation sera marqué : pas de purge , entrée du puits non accessible avec la pompe. Prélèvement au robinet de la pompe de forage en place dans le puits.
Le 06/07/2020 les arguments de non prélèvements des Pz2 et Pz4, les deux piézomètres les plus pollués de ce site ne sont pas vraiment crédibles mais pour les autorités à l’évidence cela suffit pour justifier une absence de résultats sur les deux piézomètres les plus pollués. Tout laisse penser que les prélèvements ont bien été réalisés mais ont disparu comme bien d’autres auparavant. Pourquoi ? Les résultats étaient-ils trop mauvais?
- Puits de St Jean de Libron, des résultats sont disponibles depuis 2001 avec de nombreuses absences d’analyse. L’étude d’Antéa groupe de 2019 révèle que selon l’exploitant ce puits ferait 100m de profond. C’est le seul document officiel à évoquer sa profondeur.
Extrait étude Antéa Group 2019, le puits ferait donc 100 m de profond
100m pour un puits est peu crédible, surtout qu’il recouperait du coup la nappe Astienne. Cette incohérence a déjà été signalée aux autorités (lors d’un courrier à M. le Préfet) mais force est de constater qu’il ne se passe rien.
En réalité, lors de la venue de notre expert, ce puits a été mesuré et mesure donc 11,30m de profond par rapport au sol avec un niveau d’eau à 9,10m. Donc cela fait plus de 20 ans que l’eau de ce puits est analysée sans que personne ne sache a quelle nappe ce puits correspondait. En fait, il représente la qualité de la nappe des alluvions du Libron en superficie. Ce qui veut dire que les métaux lourds ne se retrouveront pas dans ses analyses mais plutôt au fond de la nappe vers 20-24m de profond. Surtout que ce puits n’est pas toujours purgé lors des prélèvements ce qui favorise encore la décantation des polluants les plus lourds.
- PZC est un piézomètre proposé par Philippe Crochet en 2000 et qui devait faire environ 20 m de profond.
Nous n’aurons aucun résultat de ce piézomètre. Il a de toute évidence été échangé avec le puits de St Jean de Libron de seulement 11,3m de profond. A la question, pourquoi il n’y a aucun résultat de ce piézomètre ? l’exploitant nous a répondu à la dernière CSS, que c’est parce qu’il y a une pompe agricole dessus. L’étude Antéa de 2019 stipulait la même chose. En réalité, après renseignement pris auprès du propriétaire, la pompe agricole serait sur une arrivée d’eau de BRL pour l’irrigation, rien à voir avec un piézomètre de cette décharge.
- PzF a disparu dès le départ
Lors de la CSS l’explication de la disparition de PZF a été assez confuse, il s’agirait d’un changement de propriétaire qui ne veut pas de piézomètre. Sauf qu’après renseignement pris auprès de l’exploitant agricole, qui semble être le propriétaire et qui a déjà d’autres piézomètres sur ses terres, ce dernier n’a rien contre un piézomètre supplémentaire, à condition de se mettre d’accord sur l’emplacement.
Le fait de se mettre d’accord avec un propriétaire privé à l’avance nous parait être une normalité et pourtant le 27/08/2021 ce propriétaire a dû stopper un foreur qui travaillait pour l’agglo et qui allait installer un piézomètre en plein milieu d’un passage forestier privé à proximité immédiate du PZ4. Après concertation, un nouveau piézomètre sera finalement placé à 80 m à l’Est du PZ4. Il s’agirait donc d’un piézomètre supplémentaire placé un peu dans la précipitation. La pertinence de cet placement nous interroge, étant situé entre le PZ4 et le PZC disparu. L’installation de ce nouveau piézomètre se fait sous le contrôle de qui ? Que valent ces forages sachants qu’à l’origine, Philippe Crochet, l’hydrogéologue agréé, avait bien précisé « un suivi des travaux par un géologue capable d’adapter la coupe technique de l’ouvrage en fonction de la géologie s’impose donc ». Alors pourquoi n’a-t-on aucune coupe géologique des forages de cette décharge ?
Revenons à PZF, il semble donc que l’argumentation avancée par l’exploitant pour justifier de son absence depuis plus de 20 ans soit quelque peu fantaisiste. L’exploitant préfère de toute évidence refaire un piézomètre proche de PZ4 (peut être pour tenter de discréditer ses mauvais résultats d’analyses), plutôt que d’éclaircir la situation en refaisant le PzF disparu.
L’absence de résultat de PZF depuis plus de 20 ans, nous intrigue particulièrement car d’un coté il s’agit du piézomètre le plus en amont de la nappe des alluvions du Libron. Nous pourrions donc penser qu’il aurait des valeurs proches de celle d’un forage à Bassan encore plus en Amont (70mg de chlorure). Il pourrait donc servir de référence amont permettant de le comparer à PZ3, PZ4 et le puits de St Jean de Libron. Malheureusement 3 données que nous avons découvertes récemment discréditent à présent cette hypothèse.
1/ Au lieu dit Le Cantagal à seulement 1500m au Nord du lieu ou aurait dû être PZF, nous avons découvert 2 analyses de la nappe Astiennes (1979, 2008) qui démontrent de faibles taux de chlorure autour de 40mg/l dans la nappe Astienne.
2/ Lors de la réalisation des 4 prélèvements par une entreprise accréditée à la norme COFRAC dans la nappe astienne autour de la décharge, tous les échantillons ont montré des chlorures supérieurs à 100mg/l même proche du PZF disparu. Cette différence de taux de chlorure dans la nappe Astienne, à seulement 1500m d’intervalle, qui va du simple, à plus du double, n’est-elle pas un signe de pollution? Pourquoi le SMETA ne réagit-il pas face à un tel écart?
3/ Nous pouvons donc légitiment nous demander si ce secteur du PZF disparu n’est pas pollué par la décharge ? Le rapport de Philippe Crochet en 2000 nous apporte une information importante : (voir extrait ci-dessous)
Extrait de l’Etude de Philippe Crochet en 2000 qui nous apprend que les écoulements de la nappe superficielle se feraient vers le Nord-Ouest donc vers le PzF disparu.
Les résultats du PzF étaient-ils si mauvais que l’exploitant a tout simplement détruit ce piézomètre ?
- Pz bassin, nouveau piézomètre dont la première analyse démontre que proche des casiers la pollution est bien présente.
Première analyse de février 2021
Bien que la comparaison soit impossible compte tenu qu’il n’existe pas de piézomètre amont digne de ce nom, nous voyons bien que certaines valeurs en jaune sont choquantes.
Le jour de la visite de l’expert Pierre Benoit, le 06 avril 2021, à la périphérie de l’ISDND, nous avons pu constater qu’à la sortie de l’ISDND, le ruisseau était plein d’eau et verdoyant malgré une sécheresse hivernale sévère (moins de 200 mm de septembre 2020 à mars 2021). Cette eau était présente sur environ 50 à 100 m puis s’infiltrait dans le sol, donc elle ne se retrouvait pas forcément au niveau de PZ3.

Indépendamment de Pierre Benoit, nous nous interrogeons (le collectif) sur l’origine de cette eau, les bassins étant tous au plus bas, la sécheresse ayant sévit tout l’hiver (moins de 200mm depuis septembre). Nous nous demandons si l’exploitant n’amenait pas de l’eau pour tenter de diluer la pollution et avoir de meilleurs résultats d’analyses sur son nouveau piézomètre bassin mais aussi PZ4 situé en contre bas. Cela est interdit, mais qui ira voir si des apports d’eau sont réalisés pour tenter de diluer la pollution ?
Ce qui nous surprend, c’est qu’il n’y avait pas plus d’eau dans ce ruisseau, à la suite d’intenses pluies, comme en octobre 2019, qui ont charrié des plastiques hors du site. Il y avait même moins de verdure qui bordait ce ruisseau. Alors, d’où provient cette eau en période de sécheresse le 06/04/2021 ?
La CABM est-elle capable d’une t’elle manœuvre de dilution ? Avec tout ce que nous avons déjà découvert cela ne nous surprendrait pas. Nous verrons bien si subitement les résultats de Pz bassin et PZ4 sont meilleur sur cette période.