Responsabilité de l’industriel (l’exploitant) ou de l’Etat?
Petit historique de la décharge de St-Jean-de-Libron à Béziers pour comprendre comment fonctionne les relations exploitant, autorités et riverains :
- La décharge de St-jean-de-Libron a débuté dans les année 1976-78.
- Elle à fonctionné dans l’illégalité jusque dans les années 1990
- Un à deux millions de tonnes de déchets ont été enfouis dans cette décharge. (difficile d’être plus précis compte tenue que pendant presque 20 ans les déchets n’étaient pas pesés.)
- En 1999 cette décharge obtient enfin une autorisation préfectorale pour fonctionner malgré l’avis défavorable du commissaire enquêteur en 1998 qui craignait que la décharge ne pollue la nappe d’eau la plus profonde (voir ci dessous quelques précisions à ce sujet dans l’enquête publique de 2016), donc 1er passage en force de l’exploitant et des autorités.
-
Arrêté de d’autorisation préfectoral (pour la prolongation) du 9/02/2018 très très discutable:
1/ L’eau: 2ème passage en force de l’exploitant et des autorités avec l’arrêté d’autorisation de février 2018 bien que cette fois le commissaire enquêteur ait remis un avis favorable mais a émis quelques recommandations vis à vis des odeurs qui incommodent les riverains. Pour les odeurs nous y reviendrons plus loin, pour le moment restons sur le risque de pollution des nappes d’eau souterraines. Pour comprendre voici un extrait de la lettre du 18/09/2019 envoyée à Mr le Préfet sur ce sujet .

Ce graphique tiré du compte rendu d’activité de 2018 informe sur les résultats d’analyses des chlorures des piézomètres de contrôle réalisées depuis 2008. Ce graphique démontre clairement la pollution des nappes provoquée par la décharge.
Le triangle (Pz4 aval de la décharge) et le rond (Pz3 amont) représente une nappe superficielle: nous voyons clairement un très gros écart entre les deux, cela signifie que la décharge pollue la nappe peu profonde. A remarquer que le rond monte fortement sur la dernière analyse, cela peut venir du ruisseau noir de lixiviat vue en 2018 qui passe juste a coté du Pz3.
Mais plus grave, en 1998 le commissaire enquêteur avait émis un avis défavorable pour le risque de pollution de la nappe profonde (Astien)… et bien ce graphique démontre qu’il avait raison, sa crainte est devenue réalité.
La croix (Pz2 aval) et le carré (Pz1 amont) représentent la nappe Astienne et l’écart entre les deux démontre là aussi les pollutions provoquées par la décharge, même sur la nappe profonde. Alors comment l’Etat peut-il cautionné une telle pollution en autorisant la prolongation de cette décharge ? En effet, ce graphique démontre clairement que la décharge pollue la nappe la plus profonde (l’Astien) depuis de nombreuses années. Fait aggravant, de nombreux riverains n’ont que leurs forages pour s’alimenter en eaux. Face à cela cette décharge doit rapidement fermer. La moindre des choses maintenant est de contraindre l’exploitant à financer le raccordement à l’eau potable de tous les riverains.
Remarque: les piézomètres en amont censés représenter les eaux témoins non exposées aux pollutions de la décharge sont situées dans des endroits très critiquable.
Pz1 est trop près de la décharge et peut être touché par des pollutions provoquées par celle ci ( ex en 2009: une pointe à plus de 300 mg/l de chlorure, voir graphique ci dessus).
Pz3 est trop proche du lit du ruisseau qui sort de la décharge qui est donc potentiellement pollué comme à l’évidence en 2018.

Par conséquent il est fort probable que si les piézomètres témoins (en amont) étaient placés plus judicieusement, ils montreraient des eaux conformes aux moyennes de la nappe Astienne soit bien inférieur à 100 mg de chlorures/l.
2 /L’air: la qualité de l’air, l’élément qui a mis le feu au poudre.
Petit historique:
- Depuis plusieurs années l’association de quartier dénonce les mauvaises odeurs en commission de suivi de site et de toute évidence l’agglo et Mr le sous Préfet s’en moquaient totalement…
- 2016, les riverains se sont déplacés massivement pour se plaindre au commissaire enquêteur, l’enquête publique fait donc ressortir un gros problème d’odeur.
- 2017 des plaintes sont directement envoyées en préfecture pour se plaindre des mauvaises odeurs devenues quotidienne.
- janvier 2018 de grosses pluies déclenchent une forte méthanisation, l’empoisonnement au gaz commence véritablement et s’est poursuivi ainsi jusqu’en avril 2019. Cela veux dire des irritations aux yeux et des maux de têtes quasiment tout les jours pour des riverains.
- 8 février 2018 la préfecture valide l’arrêté d’autorisation jusque 2029, alors que nous subissons un gazage intense. Sans aucune précaution pour les riverains autre qu’un recouvrement de terre quotidien toujours non respecté malgré les mises en demeures. L’association de quartier demandait la mise en place d’un suivi de l’air par Atmo Occitanie, mais nous n’aurons rien… Alors suite à l’incendie de Lubrizol, Madame Elisabeth Borne Ministre de la transition écologique et solidaire peut s’émouvoir le 2/10/19 devant les députés que les gens ne se déplacent pas assez lors des enquêtes publiques, mais cela ne sert strictement à rien…. Nous nous sommes déplacés… et pourtant la préfecture est restée totalement sourde.
- pendant l’année 2018 de nouvelles plaintes partent directement en préfecture mais toujours aucune réaction. En juin la préfecture est informée de la création du collectif Droit à un air sain à Montimas.
- En novembre nous débutons les constats d’huissier. Suite à cela, l’agglo va enfin reconnaître les odeurs… jusque là, elle niait ou trouvait des excuses bidons.
- A la mi novembre 2018, la préfecture est informée que le collectif organise une manifestation le 1er décembre au rond point de Jardiland. Nous sommes rapidement contactés par le commissaire de police de Béziers qui veut en savoir plus sur l’organisation de la manif. Nous demandons alors à rencontrer Mr le Sous Préfet avant la manifestation pour lui expliquer notre situation mais pas de réponse.
- 1er Décembre 2018, manifestation, 150 personnes se mobilisent pour dénoncer les gazages que nous subissons, la population est très réceptive et de nombreux usager de la D28 se demandaient justement d’où provenaient ces odeurs de gaz? Pas de visite de Mr le Sous Préfet, seulement d’un conseiller communautaire (Mr Resplandy) et de Mr le Maire de Béziers.
- Après encore un gros mois de calvaire pour les riverains et de nouvelles demandes de rendez vous en décembre 2018, le 4 janvier 2019 Mr le Sous Préfet avec deux représentant de la DREAL nous reçoivent enfin. Cette réunion débouchera sur un arrêté de mise en demeure le 29/01/2019 entre autre pour faire cesser les odeurs pour le 06/02/2019. Peine perdu cela perdure toujours. Moins fréquentes depuis mai 2019 il est vrai avec cette sécheresse record, mais toujours bien présentes pour des riverains , encore la nuit dernière du 8 au 9 octobre 2019 de fortes odeurs ont pénétrées dans des maisons et réveillées des riverains.
- Le 26/03/19 réunion en sous préfecture avec également les représentants de l’agglo qui nous exposent leurs versions des faits avec les problèmes rencontrés à VALORBI.
- Le 25/03/19 Mr le ministre de l’écologie, François de Rugy en visite à Loupian est alerté de la situation par la remise d’un dossier.
- Le 27/06/19 tenue d’une commission de suivie de site. Suite au renouvellement des membres de la commissions de suivi de site, 2 membres du collectifs sont invités à y participer pour le centre de valorisation des ordures (VALORBI) et pour la décharge (ISDND). C’était une marque d’ouverture de la part de la préfecture, malheureusement d’entrée de jeu la sous préfecture ne communique pas les documents 14 jours à l’avance comme normalement prévu mais seulement après les avoir réclamés au fur et à mesure les 3 jours précédent la réunion. Face à ce manque de considération, nous nous présentons à la réunion et la quittons immédiatement, l’association de quartier à fait de même. Il faut bien comprendre qu’étudier des centaines de pages en quelques heures pour des bénévoles comme nous, c’est impossible.
Nous terminons l’historique rapidement, entre temps il y a eu également deux mises en demeures supplémentaires, une sur l’interdiction temporaire d’apport de putrescibles et l’autre suite aux lixiviats retrouvés dans le fossé d’ou la mise en place de mesures d’urgences. Il y a également eu 2 recours au tribunal administratif et un recours au conseil d’Etat qui n’ont pas permis d’obtenir la fermeture du casier n°4 et l’arrêt définitif d’apport de déchets putrescibles, ces audiences ont juste confirmé qu’il y avait bien des odeurs et nous ont permis d’avoir accès à des documents que l’exploitant et la préfecture ne communiquaient pas (c’est la transparence d’Etat: nous n’avons accès a aucun compte rendu d’inspection de la DREAL sauf un par le biais du tribunal). Alors face a ces dysfonctionnements d’Etat, la suite se poursuivra à la cour Européenne des droits de l’Homme…
Revenons sur le communiqué de presse de la préfecture suite à la commission de suivi de site du 27/06/2019. Voici un extrait.
Donc dans son communiqué de presse la préfecture laisse sous entendre qu’il n’y a jamais eu de risques sanitaires. Cela est un mensonge, car le début de l’étude démontre le contraire. Mais surtout le stratagème était de commencer les études de qualité de l’air une fois les travaux d’urgences terminés. Ainsi les résultats ne reflètent absolument pas ce que nous avons subit pendant plus d’un an avant que la nouvelle torchère ne brûle ces fameux 600m³/h de biogaz qui autrefois s’échappaient dans l’atmosphère et nous intoxiquaient pleinement. Nous n’oublions pas cette longue période d’abandon de l’Etat pourtant bien alerté…. Alors maintenant, la moindre des choses est de ne pas mentir, il y a bien eu des risques sanitaires, la préfecture à juste fortement laissé traîné la situation pour laisser le temps à l’exploitant de rectifier au mieux la situation avant de mettre en place des analyses d’air. Nous ne sommes pas dupe, la préfecture aurait pu dés la manifestation du 1er décembre 2018 demander des analyses d’air immédiatement, mais non… il aura fallu attendre 4 mois et demi de plus dans l’agonie pour avoir une étude officielle. L’étude d’Environnement Air n’étant pas prise en compte par les autorités et pourtant elle montre que les teneurs en H2S dépassaient de 5 fois la VTR (valeur toxique de référence) en février mars 2019 malgré la mise en place d’une torchère supplémentaire. Imaginez la situation sans cette torchère.
Cela est démontré dans l’article précédent (recourt devant le conseil d’Etat) car bien entendu comme pour la majorité des études financée par l’agglo les conclusions sont systématiquement manipulées voir mensongères. Dans cette étude l’astuce à été d’utiliser une mauvaise VTR et ainsi de conclure qu’il n’y avait pas de danger pour la santé. Alors qu’en réalité en prenant la VTR validé par l’agence régional de santé cette étude démontre bien que les valeurs moyenne mesurées en H2S étaient 5 fois supérieure à la valeur toxique de référence chez les trois riverains suivis. De même l’étude Atmo démontre du 15 au 29/04/19 qu’a proximité du casier les mesures de H2S dépassent de plus de deux fois la valeur toxique de référence. Chez les riverains les plus proche nous voyons que les valeurs sont nettement supérieures à la zone la plus polluée de Béziers (la gare SNCF).
Compte tenu que nous somme en zone classée verte il aurait été plus objectif de comparer avec la qualité de l’air de chez Mr LACAS notre Président d’agglomération ou de chez Mr le Sous Préfet et non la gare SNCF…Mais peu importe, nous voyons bien qu’il y a un gros écart entre les résultats à proximité du casier et des résultats chez les riverains. L’explication se trouve sans doute dans le fait que ce n’est pas le même mode de mesures. A proximité du casier c’est une remorque qui mesure électroniquement en continu comme les capteurs d’Environnements Air et chez les riverains se sont des filtres qui sont exposés 14 jours et ensuite analysés en laboratoire. Alors cette différence de résultat est troublante et on peut se demander si ces mesures sont fiables.
Car pour une décharge prés de Marseille ce genre de capteur avec filtre à donné des résultats très différent en fonction de où ils étaient analysés: (exemple ci dessous)
Etude sur la décharge de Marseille

Alors pour couper cours à toute polémique, il serait judicieux d’installer la remorque de mesures directement chez un des riverains les plus touchés.
Conclusion:
Est il choquant d’avoir des suspicions envers les autorités ?
- Quand c’elles ci donnent une autorisation de prolongation d’ un site, alors que ce site pollue l’air au point d’intoxiquer les riverains. Que les études de suivi de la qualité des eaux souterraines démontrent que ce site pollue également ces eaux pourtant si précieuse, car des riverains n’ont que ces eaux souterraines pour s’alimenter en eau?
- Quand les autorités communiquent en écartant une étude problématique (suivi H2S d’ Environnement Air) et ne parle que des points positifs d’une étude officielle (étude Atmo Occitanie) et dissimulent les points qui démontrent l’inverse de ce qu’ils disent pour laisser penser qu’il n’y a jamais eu de mise en danger de la vie d’autrui?
- Quand les autorités ne réagissent pas face à l’ infraction pourtant avouée de l’exploitant, l’enfouissement de déchets putrescibles non stabilisés provoquant le doublement de la production de biogaz ? Cela fait que le risque d’incendie et d’explosion n’a jamais été aussi élevé et pourtant ce site est au milieu des habitations.
- Quand les autorités, protège l’exploitant ou l’industriel pour garder son site en activité alors que juste à coté, les autorités ont autorisé un site deux fois plus grand qui fait de l’agglomération Béziers Méditerranée, la plus grande poubelle de l’Hérault et ce toujours a proximité de notre quartier à seulement 4 km ? Visible de chez nous.

La préfecture prend notre territoire pour une véritable poubelle, a cela s’ajoute 3 sites SEVESO seuil haut sur 5 dans l’Hérault situé à Béziers plus un incinérateur à boue d’épuration. STOP le Biterrois sature, la décharge de St Jean de Libron est désormais devenue illégitime face aux nombreuses infractions et pollutions. L’agglo de Béziers en possédant sa propre décharge à démontré depuis 5 ans sont incapacité à valoriser des ordures (entre 2 et 3 % de valorisation seulement). Forcément quand l’enfouissement est gratuit, inutile de faire des efforts. Mieux, elle gagne de l’argent en traitant et enfouissant la quasi totalité des ordures des autres (agglomération du Grand Orb). STOP à cette mascarade, la décharge de St Jean de Libron doit fermer rapidement, son autorisation d’exploiter n’est basée que sur des conclusions d’études fortement manipulées voir mensongères (Etude d’impact, étude hydrogéologique, étude du suivi des H2S par environnement air, etc….).
Alors le tonnage disponible à la décharge de Montblanc doit servir à Béziers et non à des ordures de provenance plus lointaines, cela serait ainsi totalement conforme au principe de proximité. Cela engendrera des coûts supplémentaires c’est vrai mais obligera enfin l’agglo de Béziers à valoriser réellement les ordures pour moins enfouir . Car depuis 5 ans, la préfecture de l’Hérault laisse l’agglo de Béziers faire n’importe quoi avec les ordures. Pour fin 2023 le tri à la source devra être opérationnel, l’agglo de Béziers n’en prend absolument pas le chemin contrairement à son voisin le SICTOM de Pézénas Agde.
Mis à part tout cela, pourquoi être suspicieux envers les autorités ????
En cas d’explosion, d’incendie, de graves maladies ou pire de décès de riverains, qui sera responsable? L’exploitant manipulateur ? Ou les autorités qui sont aveugles et sourdes (par connivence ou par manque de moyen? ) ?????????????