Jours après jours des informations nous parviennent et accablent de plus en plus l’agglo mais aussi les services de l’Etat (DREAL, Préfet et Sous Préfet).
Suite à la réunion du 4 janvier dernier avec Mr le sous Préfet et deux représentant de la DREAL a été évoqué un arrêté préfectoral de mise en demeure de l’exploitant faisant suite au projet de mise en demeure déjà évoqué précédemment.
Mais à quoi devons nous, nous attendre? Car Mr le sous-préfet dans la conversation nous a exprimé que nous allions sans doute contester cet arrêté. Mais pourquoi contester une mise en demeure de l’exploitant? Peut être parce que cet arrêté va légaliser les travaux d’urgence et donc la pratique de méthanisation à ciel ouvert et la multiplication des torchères et ce sans aucune étude au préalable. Un passage en force comme en 2014 -2015 ou sans aucune anticipation le préfet s’est retrouvé dans la quasi obligation d’autoriser l’enfouissement des déchets sans tris préalable pour permettre de réaliser des travaux de modernisation du centre de traitement des déchets (l’UVOM devient VALORBI).
Effectivement si l’arrêté légalise l’apport de déchets putrescibles sur la décharge de St-Jean-de-Libron et ce, sans aucune étude crédible, nous le contesterons au tribunal administratif mais aussi sans doute à la manière des gilets jaunes, car il semble qu’aujourd’hui ce soit le seul moyen de se faire entendre.
Car comme nous l’avons évoqué à la réunion du 4/01/19 avec Mr le sous préfet:
- l’étude d’impact de 2016 en vue de la modernisation de l’ISDND est totalement malhonnête (voir article sérieux de l’étude d’impact). Pour rappel, elle oublie dans le chapitre « climatologie, qualité de l’air, odeurs » les 250 familles situées en plein vent dominant, ceci est embêtant pour les odeurs mais également depuis peu pour les fumées de la nouvelle torchère (qui s’ajoutent aux fumées de l’unité de valorisation des biogaz et bientôt peut être la mise en route de la torchère de sécurité). Il faut préciser que nous avons constaté que les odeurs sont plus fortes à 1 km dans le sens du vent qu’à proximité (sauf évidement du coté ou souffle le vent), donc cet oubli a des conséquences très sérieuses.
- L’étude oublie également, en plein vent dominant, toujours, un centre de formation pour adultes, une écoles avec 80 élèves , des entreprises agricoles qui conditionnent des denrées alimentaires.
- L’étude oublie également de préciser que de nombreux riverains sont uniquement alimentés par puits ou forages. Cela est très important car le point d’eau de St-Jean-de-Libron n’est plus potable, les autorités le savent mais d’autre riverains se plaignent également que leur eau n’est plus potable. (il est vrai que de nombreux puits ou forages ne sont pas déclarés en mairie, il y a 50 ans cela n’était pas une obligation mais ce n’est pas une raison pour tout polluer!!).
Eau qui sort de la décharge et qui va se jeter dans le Libron. Pas très rassurant pour les réserves d’eaux souterraines. - L’étude oublie également de mentionner que lors de l’enquête publique de 1998 le commissaire enquêteur, hydrogéologue professionnel avait remis un avis défavorable notamment pour un risque de pollution des nappes souterraines (sondage de la SORES). Mais depuis il semble qu’un autre sondage plus favorable ait servi de référence.
Or, en 2016, les odeurs s’amplifiaient depuis quelques années et cela apparaît clairement dans l’enquête publique de 2016.
Le commissaire enquêteur met en garde l’exploitant à ce sujet:
Le commissaire enquêteur émet également un conseil vers lequel il faudrait s’orienter:

Aujourd’hui, nous avons la nette impression que l’exploitant s’est vite retrouvé face à des difficultés mécaniques avec son centre de valorisation des ordures (VALORBI) pourtant tout neuf !!! Il semble qu’il ait alors décidé d’acheminer massivement des déchets putrescibles à la décharges de St-Jean-de-Libron. A un tel point qu’il s’est retrouvé totalement débordé par la production de biogaz….Des études récentes réalisées par l’agglo témoignent de fuites de biogaz très importantes mais aussi les constats d’huissier réalisé chez des riverains attestent d’odeurs agressives à l’intérieur des habitations.
étude des émissions odorantes de juin 2018
étude des émissions odorantes d_octobre 2018
PV de constat d’huissier chez des riverains de la décharge
Nous venons de découvrir que les services de l’Etat étaient au courant des difficultés de l’exploitant depuis juin 2017. Car dans le journal de Béziers, nous apprenons dans un article consacré aux problèmes de la décharge de St-Jean-de-Libron que « le 19 juin 2017, le préfet a refusé la demande faite par l’agglo d’autorisation d’enfouir les déchets non traité ».

Curieusement dés l’automne 2017 nous nous plaignions déjà d’avoir des odeurs de manières quotidiennes. A cette époque les responsables de la décharges nous expliquent que c’est parce qu’ils exploitent le haut du casier n°3. On nous assure alors que cela ira mieux au démarrage du casier 4…. Ce qui n’a absolument pas été le cas… (voir les articles précédent de ce blog).
A l’automne 2017, tout nous laisse penser à présent que les odeurs provenaient déjà de la fermentation des déchets putrescibles enfouis illégalement depuis le mois de juin 2017.
Avec une durée et une intensité variable, les odeurs n’ont plus jamais cessé…
Actuellement nous les subissons encore (25/01/2019). Les services de l’Etat ont été massivement alerté dés le début de 2018 et particulièrement sur le mois d’avril et mai. Pourtant aucune mise en demeure n’a été prise envers l’exploitant… Suite à la réunion du 4/01/19 avec Mr le sous-Préfet, il semble qu’un arrêté de mise en demeure devrait enfin être pris…
A l’évidence nous ne sommes pas tous égaux sur ce sujet, la préfecture du haut Rhin semble beaucoup plus réactive que celle de l’Hérault:
La comparaison est effrayante… dans le Haut Rhin les villageois se plaignent d’odeurs pendant 1 mois …
- le 11/04/18 visite d’inspection de la DREAL,
- le 17/04/18 annonce de mesures d’urgences envers l’exploitant
- fin des travaux pour le 1 mai 2018.
Force est de constater que nous nous plaignons depuis l’automne 2017, que toutes les autorités compétentes ont été alertée depuis avril 2018 et qu’à ce jour le 25/01/2019 aucune mise en demeure n’a encore été prise.
Pourtant la DREAL a mené une inspection le 30/10/2018 et a enfin obtenu l’aveu de l’exploitant que « les déchets seraient plus odorant car non stabilisés depuis juin 2018 et cela va continuer jusqu’en décembre 2018 ». Voir ci dessous.
courrier du 13 12 2018 du préfet et rapport inspection installations classées du 30/10/2018
Aucune réaction de la DREAL face à cet aveu (depuis le commencement du casier N°4 nous savions de source officieuse que l’exploitant enfouissait des composts de mauvaise qualité et donc invendable). Il le reconnait enfin pour 6 mois de l’année et cela ne déclenche aucune réaction de la DREAL. Cette dernière va simplement relever le non recouvrement quotidien des déchets !
L’exploitant a fini par entreprendre des travaux d’urgences, commencés avant noël ils devraient finir en Février…
La comparaison entre les délais de réaction de la préfecture du Haut Rhin et celle de l’Hérault est hallucinante:
Dans le Haut Rhin, réaction en moins de 1 mois.
Dans l’Hérault, temps de réaction : plus d’un an !
Ces délais ont forcément des conséquences sur la santé des riverains. Nous nous rendons compte qu’il est très difficile de faire reconnaître le lien de cause à effet par le corps médical mais pour certains cas il sera difficile pour l’agence régionale de santé de nier l’évidence.
Problème de santé répertoriés:
- maux de tête
- nausées
- vomissements
- réactions allergiques (irritations des yeux et voies respiratoires)
- infection aux poumons
- irritation chronique des cordes vocales
- irritation chronique des yeux
- sécheresse oculaire brutale (soupçon sur les fumées de la nouvelle torchère)
- stress
Le constat le plus évident est que la plupart de ces problèmes disparaissent dès que les personnes séjournent ailleurs (pour l’infection pulmonaire, c’est plus compliqué).
Alors que faire ? Déménager les 250 familles? Fermer l’école ? Délocaliser les entreprises?
La solution serait de stopper définitivement l’apport de déchets putrescibles sur cette décharge…. Puis gérer du mieux possible les biogaz qui vont être émis pendant les 20 années à venir, a noter que la multiplication de torchères n’était prévu dans aucune autorisation mais elle est désormais absolument nécessaire (on nous a imposé la méthanisation à ciel ouvert)…
De toute évidence, l’agglo n’a pas pris conscience de la gravité de ses pratiques illégales et non prévues dans l’étude d’impact et à l’encontre des conseils du commissaire enquêteur. Que dire des services de l’état ?
En conclusion, nous ne pouvons compter que sur nous même pour nous protéger. Alors nous le revendiquons haut et fort nous ne voulons plus de déchets fermentescibles à St-Jean-de-Libron. Ils ont provoqué et provoquent trop de problèmes !!
La question qui reste posée est : Que fait-on de ces déchets ?
Et bien figurez vous que les Corses ont réussit à trouver des preneurs en Occitanie pour plus de 40000 tonnes de leurs déchets. Cette mesure est toujours en pour parler.
Alors en tant qu’Occitant et au nom de l’ensemble du collectif « Droit à un air sain à Montimas » Mr le Préfet et les responsables de l’agglo Béziers Méditerranée, et bien débrouillez vous…. mais pour préserver notre santé, nous n’en voulons plus à St-Jean-de-Libron !!!
D’après l’exploitant dés février cela ira mieux. Nous le souhaitons vivement, mais nous constatons que la dés que la torchère s’arrête, les odeurs sont à nouveaux très intenses et ce phénomène a tendance à se répéter ces dernières semaines. Alors malheureusement, rien n’est gagné….