Deux recours au tribunal administratif de Marseille et une réunion avec le sous préfet et la DREAL.

Des travaux d’urgences ont eu lieu fin décembre pour mieux capter les gaz afin de les brûler dans une torchère supplémentaire car  la production de gaz est si importante que l’unité de valorisation des biogaz existante n’est pas suffisante.

Suite à ces travaux nous avons cru à une amélioration pendant 3 jours, mais dès le 24/12/18 la situation se dégrade à nouveau.

Midi libre s’en fait l’écho

https://www.midilibre.fr/2018/12/27/beziers-les-mauvaises-odeurs-sont-revenues-a-montimas,6035599.php

Allant de désillusion en désillusion depuis de nombreux mois,  deux recours avaient été déposé au tribunal administratif. Un par l’association de quartier  » les Hauts de Badones Montimas » et l’autre par des membres du collectif  « droit à air sain à Montimas ». L’audience a eu lieu le 02/01/19 au tribunal administratif de Marseille. Était présent à cette audience, l’ avocat de l’agglomération Béziers Méditerranée, l’avocat du collectif , le président de l’association de quartier et quelques riverains. Curieusement personne ne représentait la DREAL et le préfet de l’Hérault pourtant mis en cause dans cette affaire. Le 08/01/19, le tribunal administratif de Marseille rejette les deux recours, car le juge a considéré que nous n’avions pas apporté la preuve de l’insuffisance des mesures déjà prises par l’Agglo et en cours. Cependant   face au dysfonctionnement  de l’ISDND reconnu par l’agglo et à ses nuisances  qualifiées de « conséquentes », le juge à reconnu  l’utilité d’une mesure d’expertise. Par contre il n’y aucune mesure  sur les problèmes de recouvrement et de l’apport des déchets putrescibles, cela est pour nous anormal, par conséquent nous en reparlerons…

Cette action nous a malgré tout permis d’obtenir de précieux  documents qui nous aident aujourd’hui à y voir plus clair… Face à la situation, l’inaction  ou la lenteur de réaction de la DREAL est de plus en plus pointée du doigt et est incompréhensible (le juge ne s’en ai pas pris aux représentants de l’Etat qui semblent pourtant avoir leur part de responsabilité, sans doute que le référé liberté n’était pas le bon recourt pour cela.).

Un reportage france bleu avec une interview du président de l’association de quartier explique très bien la situation.

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-des-deux-recours-deposee-contre-la-decharge-de-saint-jean-de-liron-rejete-par-la-justice-1547030625

https://www.midilibre.fr/2019/01/03/beziers-devant-la-justice-pour-stopper-les-odeurs-nauseabondes-a-montimas,6631434.php

Vendredi 04/01/2019, 5 membres du  collectif sont enfin reçus par Mr le sous préfet accompagné de deux représentant de la DREAL. La discussion a été un peu tendu sur certains sujets comme:

– l’incapacité de la DREAL à faire respecter le recouvrement journalier des ordures, ce qui était pourtant la seule mesure que le préfet avait prise pour protéger un peu les riverains des odeurs.

– l’inaction  de la DREAL face au fait que l’exploitant enfouisse massivement de la matière organique. Effectivement lors d’une visite d’inspection du  30/10/18 l’exploitant à reconnu enfouir de la matière organique non stabilisé depuis le mois de juin et annonce qu’il va continuer jusqu’à fin décembre.

courrier du 13 12 2017 du préfet et rapport inspection installations classées

A cela la DREAL n’a absolument pas réagit…

C’est pour nous totalement anormal que la DREAL accepte cela, nous lui avons donc demandé de fermer immédiatement ce casier (Casier n°4 qui pose problème depuis le début de l’année). L’exploitant évoque diverses raisons comme la pluie, une décision administrative trop tardive, etc, mais pour nous, le problème était déjà au début de l’année un problème de mauvais compost qui était apporté en décharge, nous le signalons depuis longtemps…

Pourquoi nous n’acceptons pas que la DREAL tolère  l’apport de matières putrescibles sur ce site? Explications.

  1. En 1997 Le maire de Béziers, Mr Couderc avait promis l’absence d’odeur sur ce site.    lettreCouderc28051997
  2. L’exploitant met en décharge des déchets en pleine décomposition, voir ces exemples récents: déchets fumant encore en pleine décomposition 

Les agriculteurs font exactement la même chose avec du fumier par exemple dans l’objectif de fabriquer du gaz, mais il le font dans un méthaniseur, dans un digesteur. Leurs méthaniseur est fermé pour éviter toutes fuites de biogaz car il faut savoir que le méthane est 24 fois plus destructeur que le dioxyde de carbone vis à vis de l’effet de serre.

méthaniseur agricole
exemple de méthaniseur utilisé par les agriculteurs.
bulldechetsquifument.JPG
A Béziers les déchets putrescibles sont stockés dans une décharge à ciel ouvert qui devient un méthaniseur à l’air libre (les fuites de biogaz sont inévitables).

En pratiquant de la sorte que se passe t’il ?

1. Il  y a inévitablement une production de gaz immédiate.

2. Les gaz s’échappent dans l’atmosphère, polluent les riverains et la planète.

3. La production est telle qu’il faut en urgence installer une nouvelle torchère pour brûler tous ces gaz et les rendre moins polluant pour la planète mais aussi moins odorant.

De toute évidence les techniciens ne devaient pas savoir qu’en alimentant la décharge avec de la matière organique, il allait y avoir une grosse production de gaz, du coup cela n’a pas été anticipé et nécessite l’installation en urgence d’une torchère de chantier (sans filtre).

 

La décharge n’est  pas faite  pour produire du gaz en grosse quantité, car la loi impose un tri préalable avant l’enfouissement,  la matière organique est généralement  valorisée sous forme de compost ou  en pratiquant la méthanisation dans un vrai méthaniseur fermé pour produire du gaz. Mais à Béziers sous les yeux  du préfet et de la DREAL, l’exploitant  dépose du  mauvais compost non stabilisé  dans sa décharge à ciel ouvert en toute impunité. Cela intoxique les riverains jusqu’à 5km à la ronde.  Un an après, la DREAL n’a toujours pas mis l’exploitant en demeure et n’a toujours pas fait fermer le casier n°4 pour le rendre enfin  étanche. Il nous parait anormal que ce casier serve de digesteur, il n’est pas conçue pour cela, du moins pas dans de telle proportion de matière organique.

Décharge 06.01.19 14.08.JPG
Photo du 6/01/19, nous voyons bien que ce talus n’est absolument pas étanche. Des travaux d’urgence doivent remédier au problème, cela restera du bricolage. Compte tenue de l’utilisation inadaptée de ce casier, il devrait être immédiatement fermé hermétiquement.

Depuis un an l’exploitant amène des déchets triturés et déjà en fermentation aérobie (donc déjà très odorant) qui se retrouvent brutalement sans oxygène et passe immédiatement en fermentation anaérobique… C’est là que les problèmes commencent…

Alors que finalement en 2014-2015 les déchets enfuient sans tri préalables (du fait des travaux de modernisation de VALORBI) avaient causé beaucoup moins de problèmes.

Donc aujourd’hui nous sommes exposés à diverses pollutions de l’air:

  1. Les odeurs des déchets arrivant en état de fermentation aérobie. Très odorante, odeur de poubelles, fumier et d’ammoniaque. Souvent ressentie en pleine journée lors de la manipulations des déchets. Cette odeur est incommodante mais ne semble pas être la plus dangereuse pour la santé quoique l’ammoniaque pose question…
  2. Les odeurs du biogaz qui fuit, le résultat d’une fermentation anaérobique. Souvent ressentit le soir venu, la nuit et au petit matin pour une question de pression atmosphérique qui le plaque au sol, le reste du temps ce biogaz monte dans l’atmosphère. Odeur de gaz et d’œuf pourri, beaucoup plus problématique pour la santé car il y a évidemment du méthane mais surtout un peu du sulfure d’hydrogène, gaz mortel  à haute concentration.DSC_0014.JPG
  3. Et enfin les émanations de gaz des cheminées de l’unité de valorisation des biogaz et surtout dernièrement de la nouvelle torchère. Ces odeurs de gaz brûlés semblent accentuer fortement certains troubles comme les brûlures aux yeux et à la gorge et ce de manière beaucoup plus intense qu’auparavant. Certaines personnes qui étaient plutôt sujet à des maux de tête avec les odeurs intenses se retrouvent maintenant avec les yeux qui brûlent rapidement en présence d’une odeur de gaz brûlée et parfois même en l’absence d’odeur.  Ce phénomène est très  récent et nous nous demandons à quoi nous sommes à présent exposés, donc à suivre de prés…Mais il faut savoir que si le sulfure d’hydrogène (H2S) contenu dans le biogaz n’est pas filtré avant combustion il devient du dioxyde de soufre (SO2), de nouveau très mauvais pour la santé.

Si à ces pollutions de l’air nous ajoutons les pollutions des eaux de surfaces qui paraissent évidente à présent.

20181125_155935
Photo du ruisseau qui sort de la décharge et qui se jette dans le Libron. (voir article concernant le ruisseau)

Nous pouvons légitimement nous interroger  pour les eaux souterraines. Déjà certaines nappes souterraines ne sont plus potables alors que c’est le seul approvisionnement en eau de nombreux riverains.

Cette décharge avec ses plus de 1 million de tonnes de déchets semble aujourd’hui poser de gros problèmes pour l’environnement mais aussi pour la santé des riverains.

Suite à la réunion avec le Mr le sous préfet, nous avons appris qu’il devrait y avoir un nouvel arrêté sous 15 jours, donc affaire à suivre…nous verrons bien s’il protège un peu mieux les riverains…

Nous aimerions ne plus avoir de déchets putrescibles mais pour cela  il faut définir précisément  les limites des déchets ultimes qui aujourd’hui sont la porte ouverte à tout les abus.

Mais avant de penser à continuer à amener quoique ce soit, il faut gérer correctement les gaz pour les 20 ans à venir et même plus !

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